Le retrait de l’opposition démocratique des assises du dialogue Républicain a perturbé plusieurs personnes. Les uns sont d’avis et les sont contre. Ils se sont livrés à Oubangui Médias au moment où le Comité d’organisation du dialogue républicain est en pourparlers avec les membres de la coalition de l’opposition démocratique.

L’opposition démocratique réunie au sein de la COD 2020 a, au lendemain du dialogue républicain annoncé son retrait des assises dudit dialogue. Elle exige la participation des groupes armés, l’inscription de la crise électorale comme l’une des thématiques phares, la question sur la réforme institutionnelle ainsi que la signature d’un accord politique à la fin de ce dialogue républicain avec toutes les forces vives de la Nation.

C’est suite à leur retrait que la population s’est prononcée, quelques-uns que Oubangui Médias a rencontré dans différents arrondissements de la ville de Bangui.

Parfaite est un jeune commerçant dans la 6e arrondissement de Bangui qui soutient l’idée du retrait de l’opposition. « Je trouve ça normale. Le dialogue dans son essence voudrait dire tout simplement que deux personnes qui ne s’entendent pas, qu’ils rentrent en dialogue pour échanger et trouver un point de vue afin de résoudre un certain nombre de problème de société. Alors, ce qui a poussé l’opposition démocratique à se retirer de ce dialogue, c’est par rapport à la participation de président sortant François Bozizé que le gouvernement ne veut pas. Donc, ils ont raison  car tous ceux qui ont des problèmes entre eux doivent être là pour trouver la solution».

Pour lui, la politique de l’exclusion créé toujours de la frustration dans le pays et ne favorise pas le retour à la paix et à la stabilité dans le pays.

Un autre habitant de la commune de Bimbo a mitigé sa position. « Moi, je dis qu’ils ont parfaitement raison pour le faire. Le gouvernement doit aussi tenir compte de leurs préoccupations. Mais, ils ne peuvent pas lier leur participation à celle d’une autre personne et surtout nous savons que cette personne a dirigé le pays et qu’à un moment donné, elle s’est déviée de la réalité. Bozizé part en exil, il revient, il était même chef de leur groupe d’opposition COD et il a créé en même temps une rébellion qui a tué les civiles et pillé leurs biens. En principe, ils doivent prendre l’initiative personnelle et laisser chacun devant les faits. Ils doivent dire : nous, on participe et à cette occasion nous allons dénoncer toutes les dérives », a confié pour sa part Michel, rencontré au sein de la Mairie de Bimbo.

Jasmine, une étudiante de l’Université de Bangui habitant le 4e arrondissement de Bangui a souligné que pour résoudre le problème de notre pays, il faudrait bien qu’on se parle et qu’on essaye de voir ce qui ne marche pas. « On ne peut pas faire des choses parfaitement, on n’est pas Dieu. Donc, certainement que le pouvoir en place a commis des erreurs, alors par rapport à ses erreurs il a trouvé cette occasion-là maintenant pour que les mécontents en parlent en formulant des recommandations. Si l’opposition ne veut pas, ce qu’elle ne voit que ses propres intérêts et non ceux de la population qui souffre atrocement des effets de la crise, créée par l’un qui était à leur côté ».

Pour justifier le fait de pointer de doigt accusateur l’ancien président François Bozize, Jasmine estime que c’est « sa rébellion la CPC qui a fédéré les principaux groupes armés pour lancer des offensives coordonnées dans le pays. S’il n’avait pas créé cette rébellion, les groupes armés ne seraient pas arrivés à ce niveau car, leur intention n’était pas de prendre le pouvoir mais de contrôler des sites miniers, les commerces pour faire leurs affaires ».

« Les groupes armés avaient fait leur dialogue sans les autres forces vives de la Nation y compris les opposants. Maintenant qu’ils n’ont pas respecté l’accord de Khartoum et que les FACA les ont anéantis grâce à l’appui de la Russie et du Rwanda, on ne doit plus négocier avec eux. Ils doivent déposer tous les armes et se rendre à la justice. C’est en ce moment que nous allons les pardonner. Mais si l’opposition tient à ce que les groupes armés soient là, nous comprenons qu’ils ont peut-être quelques choses de commun. La place des groupes armés c’est en justice », a déclaré Marie Blanche, une militante des droits de la femme.

Les avis restent partagés certes mais presque tout le monde souhaite le retour de l’opposition dans le dialogue et ne pas faire l’avocat des groupes armés qui sont dans une autre logique de déstabilisation des institutions de la République, avec la bénédiction de l’ancien président de la République François Bozizé.

Le comité d’organisation et l’opposition sont toujours en négociation pour harmoniser les points de vue afin de favoriser leur retour aux assises du dialogue républicain, gage de paix, de la stabilité et du décollage économique de la RCA.

 Dorcas Bangui Yabanga