Le gouvernement centrafricain veut viabiliser le transport fluvial sur l’Oubangui pour booster l’économie et sécuriser l’approvisionnement

 Pays enclavé, « pour résoudre les problèmes de navigabilité pendant la saison sèche, l’Etat centrafricain a, sur fonds propres, acquis une drague (…) pour un montant de 1 milliard 670 millions de Francs CFA», a annoncé la Primature dans un post Facebook après la remise de cette machine au Ministère de tutelle le 27 août 2021. « Cet engin sera utilisé pour lutter contre l’ensablement et l’envasement », a précisé le Ministre chargé des Transports et l’Aviation Civile, Gontran Ndjono-Ahaba. S’agissant de sa puissance, cette drague « a une capacité d’aspiration de 305 mètres à refoulement de 264 millimètres et présente un taux de solidité d’environ 30% ».

Booster le trafic fluvial sur l’Oubangui et sécuriser les approvisionnements.

Si le transport fluvial est le moyen par excellence de ravitaillement, en Centrafrique, plusieurs facteurs géomorphologiques ne permettent pas la navigation sur toute l’année. Aussi, aux pires des heures de la crise militaro-politique, l’approvisionnement est risqué sur l’axe Bangui-Douala qui est bloqué par les groupes armés qui l’écument. Si ce corridor vital et stratégique est bloqué, Bangui et plusieurs villes sont asphyxiées et cela occasionne des pénuries de biens de consommation impactant l’économie. Face à cela, pour sécuriser la fourniture du pays en biens de consommation importés, il est donc indispensable de maximiser la charge d’approvisionnement en matières premières de la République Centrafricaine par l’Oubangui, notamment le corridor transéquatorial, long de 1712 Km (Bangui sur l’Oubangui – Pointe Noire au Congo par Brazzaville ou Matadi en RD Congo). Mais l’étiage, la présence de seuils rocheux (Zinga) et l’ensablement ne permettent pas la navigation sur toute l’année. Donc pour plusieurs observateurs de l’économie centrafricaine, le dragage et le désensablement de l’Oubangui réduira très largement la dépendance de la RCA au corridor Bangui-Douala.

La combinaison route/fleuve est très salutaire.

Mais faudra aussi prévoir la construction et la réfection de certaines infrastructures (port de Zinga, entrepôts, …). A cela s’ajoute des travaux d’aménagement pour « l’augmentation du tirant d’eau en amont et en aval de Zinga pendant la période de basses eaux, par la création et l’entretien d’un chenal dans le lit du fleuve ; la réduction de l’obstacle de Zinga ».

Junior Max Endjigbongo