La ville de Ndele, située à plus de 600 km de la capitale Bangui, longtemps occupée par les rebelles de la Seleka depuis 2013 connait depuis un an une stabilité sécuritaire. Lors d’une mission de presse dans la ville, facilitée par la Minusca, le chef de bureau de la Minusca de Ndele a brossé la situation un peu générale de cette préfecture. Thomas Vaah répond aux questions d’Oubangui Médias.

Oubangui Médias : Monsieur Thomas Vaah bonjour. Vous êtes le chef de bureau de la Minusca basé à Ndele, avec la présence des casques bleus ici, quel est l’état de sécurité dans la localité ?

Thomas Vaah : La ville est calme, il n y a pas de grand problème. Les casques bleus font beaucoup des patrouilles avec les Forces de Sécurité Intérieure (FSI) avec lesquelles nous avons une bonne relation.

Ce travail se fait à Ndele mais aussi dans les périphéries et dans la Bamingui-Bangoran toute entière. Nous venons d’effectuer une mission conjointe avec les autorités à Koussoubac pour parler avec la population et de régler un problème dans la localité.

Oubangui Médias : Ndele avait connu des violences en mars 2020, comment votre hiérarchie et le  gouvernement ont fait pour que vous puissiez maitriser la situation?

Thomas Vaah : Quand nous avons eu le conflit au mois de mars 2020, le premier ministre sortant, son gouvernement et même le Président de la République ont beaucoup assisté pour que nous puisons avoir le pacte de non-agression entre les deux belligérants dans le FPRC. Le travail que nous avons fait sous leur contrôle a considérablement harmonisé la situation sécuritaire et a encouragé la cohésion sociale à Ndele.

Nous avions traversé des moments difficiles mais avec l’appui de notre hiérarchie et le gouvernement, il y a la paix. La population de Bamingui-Bangoran et le peuple centrafricain dans son ensemble a besoin de la paix pour développer. Nous ne pouvons pas avoir le développement sans la paix et c’est ce que nous sommes en train de faire dans la Bamingui-Bangoran.

Oubangui Médias : Selon les autorités locales, l’effectif des casques bleus ici n’est pas suffisant pour couvrir toute la préfecture. Y a –t-il un plan d’augmentation de l’effectif des forces de la Minusca ?

Thomas Vaah : Le Sultan avait fait ce plaidoyer lors de la visite de notre représentant spécial adjoint pour inaugurer un projet en faveur des femmes et aussi la préfecture. Vous savez, à cause de cet effectif réduit, la Minusca avait d’abord fait le plaidoyer pour le déploiement des FSI et des Forces Armées Centrafricaines (FACA). Avec l’effectif de toutes les forces qui sont à Ndele, nous pensons qu’elles peuvent faire le travail de sécurisation de la population.

Néanmoins, pour votre information, notre hiérarchie est en train de voir comment augmenter l’effectif de la force de la Minusca. Nous sommes en train de faire des constructions pour accueillir d’autres forces. Très bientôt, nous assisterons à cette augmentation pour bien assurer la protection de la population.

Oubangui Médias : Il y a beaucoup d’inquiétude compte tenu de la porosité de nos frontières. La sécurité à la frontière sera assurée  après ce déploiement attendu ?

Thomas Vaah : Là, nous attendons d’abord quand l’effectif sera déployé pour voir des conduites à tenir. Mais nous pensons que le gouvernement doit de son côté prendre les mesures et voir comment déployer certaines FACA et FSI à la frontière avec le Tchad et le Soudan.

Oubangui Médias : Dites-nous, que fait concrètement la Minusca pour la restauration de l’autorité de l’Etat dans la Bamingui-Bangoran ?

Thomas Vaah : Il faut savoir que la Minusca a fait beaucoup de chose et continue à le faire. D’abord, nous avons beaucoup appuyé à travers les constructions ou réhabilitations des bureaux du Préfet, du Sous-préfet qui est très net. Nous avons aussi la construction de la gendarmerie et un commissariat. Le marché a été donné à une ONG avec l’appui de la force de police UNPOL à Bangui. Malheureusement, quand l’ONG a pris le contrat, le travail ne s’effectue pas selon le rythme que nous voulons. Cela traine mais les travaux vont se faire.

Il y a aussi la construction de la chaine pénale par SOS qui a eu ce projet.

Nous avons un projet d’électrification de Ndele et très bientôt les grands axes seront bien allumés. Nous pensons que la lumière aussi assiste dans la sécurité. Beaucoup de criminalité se passe dans l’obscurité.

La Minusca fait aussi de l’appui logistique. Chaque fois que les autorités veulent se déplacer, c’est la Minusca qui intervient. Il y aussi notre appui au Comité Préfectoral de mise en œuvre de l’accord de la paix mais aussi le comité technique de sécurité. La hiérarchie au niveau de Bangui a bien jugé sur la clairvoyance de notre Représentant Spécial monsieur Manker Ndiaye d’appuyer ces comités avec des fonds car ils ont beaucoup de défis. Nos appuis continuent et tout cela aide dans la restauration de l’autorité de l’Etat.

Nous allons continuer à travailler ensemble avec les autorités pour assurer le développement et la protection des civils dans la préfecture de la Bamingui-Bangoran.

Oubangui Médias : La Minusca rencontre-t-elle des difficultés dans la mise en œuvre de son mandant ici ?

Thomas Vaah : Il y a certains lieux où les routes sont très mauvaises, difficile à circuler et cela pose réellement de problème. Nous sommes en train de voir si nous pouvons réhabiliter certains ponts pour nous permettre de circuler librement. L’état des routes pose un sérieux problème pour nous.

En dehors de ce problème, nous sommes en bonne relation avec les autorités et nous travaillons conjointement, nous avons leur appui pour exécuter notre mandat.

Oubangui Médias : Monsieur Thomas Vaah, Chef de bureau Minusca de Ndele, nous vous remercions

Thomas Vaah : C’est à moi de vous remercier

Interview réalisée par Fridolin Ngoulou à Ndele