Depuis 2013, l’année pendant laquelle la rébellion de la Séléka dirigée par Michel Djotodia a chassé l’ancien président François Bozizé du pouvoir, puis la crise de 2020 enclenchée par la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), la Centrafrique est plongée dans une partie la plus sombre de son histoire.

Cependant, l’effort du gouvernement avec l’appui des partenaires a finalement porté des fruits. Les Forces Armées Centrafricaines soutenues par leurs alliés russes, rwandais et les soldats de la Minusca, ont lancé une contre-offensive qui a favorisé la reconquête des villes de provinces.

Partie à Abidjan en Côte-d’Ivoire en 2019 pour ses études, Rabiatou Abdou, âgée de 22 ans a déposé ses valises le 29 août dernier à Bangui en vue de passer ses vacances parmi les siens.

 Habitante du 3ème arrondissement de Bangui derrière l’école Koudoukou, elle se réjouie du faite que la paix soit revenue au pays. Son émotion est aussi grande devant la cohésion sociale qui est de retour dans le secteur du km5 : « J’ai constaté un réel changement au Km5. Je suis émue de voir qu’il y a une vraie cohésion sociale. Je suis heureuse de retrouver le Km5 après deux ans d’absence. Les activités ont repris, la présence des forces de l’ordre est rassurante. Et, cela m’a permis aussi de circuler librement sans la peur au ventre ».

Cette jeune étudiante en Electrotechnique option Automatisme industriel a décrié les malheureux évènements de 2013 et de 2020 qui ont provoqué un déplacement massif de la population. Elle a témoigné avoir quittée le km5 pour se réfugier au quartier Lakouanga dans le 2ème arrondissement de Bangui. Elle a regretté combien de fois la situation humanitaire était déplorable pour les déplacés qui étaient dans les camps de fortune appelés communément à l’époque « Ledger » où elle a vu combien de fois la situation humanitaire était déplorable.

« Je souhaite que les centrafricains ne retombent plus dans cette pareille crise », a-t-elle lancé.

Rabiatou Abdou a aussi déploré le fait que la ville de Bangui n’ait pas changé depuis son départ : « L’insalubrité, les nids de poule sont sur presque toutes les voies routières, le manque d’eau courante, de l’électricité dans certains quartiers et même le coût de la communication montrent combien de fois le pays a de la peine pour se développer. Il n’y a pas de comparaison entre Abidjan et Bangui car la Côte-d’Ivoire va bientôt devenir un pays émergent tandis que la RCA est encore en voie de développement ».

A en croire Rabiatou, rien est impossible en ce qui concerne le développement de Centrafrique. Elle appelle tous les centrafricains à une prise de conscience et d’éviter la destruction des biens publics lors des crises. Rabiatou n’a hésité aussi à interpeller les autorités nationales à faire preuve de compétence et de diligence dans la gestion du pouvoir.

Selon la même source qui a accepté de se confier à Oubangui Médias, il est important de lutter contre la corruption, le népotisme, l’injustice et de mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut afin de voir réellement le développement de ce pays.

Brice Ledoux Saramalet