Les travailleurs centrafricains de tous les secteurs ont célébré comme le reste du monde, le 1e mai marquant la « Fête du Travail ». C’est l’opportunité pour les travailleurs de se rassembler pour discuter des problèmes qui les affectent et de faire entendre leurs voix pour des revendications en matière de droits du travail.

Au pays de Barthélémy Boganda, le secteur informel est important, avec de nombreux travailleurs exerçant dans l’agriculture, le commerce de rue et d’autres activités informelles.

Les travailleurs formels sont souvent employés dans le secteur public ou dans les industries extractives, mais ces emplois sont limités et souvent concentrés dans la capitale, Bangui.

Par rapport à la célébration du 1e mai, plusieurs employés du secteur public et privé (formel et informel) ont été gratifiés de médailles pour leur dévouement au travail, puis un grand défilé le 1e mai sur l’Avenue des Martyrs en présence du Président de la République et du corps constitué de l’Etat et chaque organisation a partagé avec son personnel un « agapé».

Cependant, il faut souligner que les conditions des travailleurs centrafricains ne sont pas luisantes.

Le pays est confronté à des problèmes économiques, politiques et de sécurité qui ont un impact direct sur le marché du travail.

Le taux de chômage est élevé, en particulier parmi les jeunes, et les emplois disponibles sont souvent précaires et mal rémunérés.

A titre illustratif, la plateforme des syndicats des enseignants du fondamental 1 et 2 a observé une grève les mois de février et mars pour réclamer une meilleure condition de travail. Ils demandent au gouvernement, « la revalorisation du salaire brut (+100%), la revalorisation de l’indemnité de craie mensuelle de 5.000 FCFA (équivalent 7,6€), montant fixé en 1981, à 50.000 FCFA, la création de nouvelles indemnités et l’amélioration de leurs conditions de travail ».

Après un bras de fer avec leur département de tutelle, c’est le Président de la République, Faustin Archange Touadera qui a dénoué la grève en recevant le 14 mars dernier les responsables syndicaux.

« Le Chef de l’Etat, conscient de la situation, a reconnu la faille dans la négociation, et nous a supplié de reprendre le travail et de lui laisser juste un laps de temps et il va répondre à nos points de revendications », avait rapporté à l’Oubangui Médias, Innocent Kéréguelé, coordonnateur national des syndicats d’enseignants.

Avant cela, le personnel de santé avait aussi observé une grève sur le paiement de la prime de Covid-19, du statut particulier des personnels soignants et de meilleures conditions de travail, alors que la grève pourrait reprendre. Il aura fallu que le président de l’Assemblée Nationale, Simplice Mathieu Sarandji, s’agenouille devant les syndicalistes en présence du médiateur de la République, Moussa Laurent Ngon Baba pour les implorer à cesser la grève.

Cependant, il faut aussi reconnaître la décision salutaire du gouvernement de revaloriser le SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti), de 18 850 francs CFA (soit 28 euros) à 29 000 francs CFA (44 Euros) par mois. Et, aussi la revalorisation du Salaire Minimum Agricole Garanti (Smag) à 1000 FCFA (1,5 euro) par jour.

 Notons que c’est depuis plus de 30 ans que le SMIG et le SMAG n’ont pas été augmentés dans le pays.

Pour l’heure personne ne peut démentir la condition précaire de travail dans un climat de cherté de la vie qui ne peut favoriser vraiment un développement. Il est donc important de prendre en compte plusieurs aspects, tels que la sécurité, la santé, le salaire, l’environnement de travail et les opportunités de formation.

Les employeurs et les gouvernements doivent travailler ensemble pour mettre en place des politiques et des pratiques qui soutiennent ces conditions de travail et encouragent la croissance économique durable.

Mamadou Zarambaud