Le Premier Ministre, Felix Moloua accompagné de Mohamed Ag Ayoya, Coordonnateur Humanitaire pour la République centrafricaine (RCA) et la ministre de l’action humanitaire et de la réconciliation, Josiane Lina Bemaka-Souï a présidé le lancement du plan de réponse humanitaire 2024. La cérémonie de ce lancement a eu lieu le vendredi 2 février à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS).

En RCA, les besoins humanitaires ont sensiblement baissé mais des zones de vulnérabilité vont persister en 2024. Cette réduction est en grande partie attribuée à l’amélioration de la situation sécuritaire. Le nombre de chocs auxquels les populations font face ont diminué mais les zones frontalières avec le Tchad et le Soudan continuent de faire face à des défis d’insécurité et de déplacements.

Pour cette année 2024, 2,8 millions de personnes soit 46% de la population seront extrêmement vulnérables, au point que seule l’assistance humanitaire ne suffira pas pour leur bien-être. Les secteurs avec le plus grand nombre de personnes dans le besoin seront l’eau, l’hygiène et l’assainissement, la sécurité alimentaire, la santé et la protection, totalisant entre 1,9 millions et 2,5 de personnes. Pour faire face à ces besoins, 367,7 millions de $ américains sont requis pour financer le Plan de réponse humanitaire 2024. En tout cent six partenaires opérationnels.

Face à ces défis, la communauté humanitaire vise à apporter une assistance multisectorielle vitale à 1,9 millions de centrafricains les plus vulnérables. La stratégie de réponse repose sur la multisectorialité face aux diverses vulnérabilités des personnes dans le besoin, la systématique d’acteurs nationaux. Cette stratégie comprend également la redevabilité envers les personnes affectées pour une réponse correspondant à leurs attentes, et le Nexus humanitaire-développement-paix pour tirer profit des zones de stabilité, et ainsi renforcer la résilience des populations en promouvant des solutions durables face aux déplacements.

Un plan qui doit mobiliser 367,7 millions de dollars

Mohamed Ag Ayoya coordonnateur humanitaire en Centrafrique : « Nous lançons le plan d’action humanitaire qui dans sa globalité est dit clairement que les besoins humanitaires comparés à 2023 ont diminué  mais cela ne veut pas dire que c’est fini car nous avons encore 2,8 millions de personnes qui sont encore dans le besoin. Nous avons ciblés en 2024, 1,9 millions de personnes avec une enveloppe budgétaire de 367,7 millions de dollars américains et c’est une diminution en termes de demande budgétaire comparé aux dix dernières années. Le message important ici est que la question humanitaire en Centrafrique reste préoccupante dont les besoins existent et continuent d’exister. Nous allons les prioriser. Le deuxième message c’est qu’il y a la diminution des besoins humanitaires sur l’ensemble du territoire. Aujourd’hui, il est important et nécessaire que les acteurs de développement commencent à investir et faire en sorte que les acquis qui ont été mis en place et atteints par l’ensemble des partenaires en appui au gouvernement ne s’estompent pas ».

Josiane Lina Bemaka-Souï, ministre de l’action humanitaire et de la réconciliation, le processus en cours d’élaboration du plan national de développement 2024- 2028, première génération de la RCA, a pris en compte, les actions humanitaires en vue de garantir un succès de ce Nexus humanitaire-développement-paix, une réussite. « Cette approche concertée entre le gouvernement et les partenaires en vue d’une meilleure prise en charge de la population dans le besoin se fait toujours à travers un cadre où les actions en commun sont consignées dans le plan de réponse humanitaire », a dit la ministre. 

Notons qu’en 2023, des bailleurs de fonds ont contribué à hauteur de 287,4 millions de dollar américain et l’adaptation constante des intervenants face à un environnement opérationnel difficile. La communauté humanitaire a fourni une assistance multisectorielle vitale à 1,8 million de centrafricains les plus vulnérables, dans le cadre du Plan de réponse humanitaire. Cependant 56% des fonds requis ont été mobilisés, avec de profondes disparités entre les secteurs. C’est notamment le cas des violences basées sur le genre et la nutrition qui n’ont reçu que 6% et 24% respectivement des fonds requis.

La communauté humanitaire Centrafrique appelle à une mobilisation pour la population centrafricaine, notamment soutenir durablement la protection et la résilience des communautés vulnérables.

Milca Bissidi