La ville de Ndélé dans le Bamingui-Bangoran accueille du lundi 07 au vendredi 12 février 2022, l’atelier d’évaluation sur l’efficacité de gestion du complexe des aires protégées du nord-est de la République centrafricaine et son paysage fonctionnel (CAP-PF Nord-Est). Cela  regroupe les parcs nationaux de Bamingui-Bangoran, de Manovo-Gonda Saint-Floris et les aires de conservation de Idongo-Ngassa. Ceci grâce au  programme « Wildlife Conservation Society» (WCS-RCA) et le ministère des eaux, forêts, chasses et pêches.

Il est question d’outiller les autorités locales et les acteurs de conservation sur la nouvelle stratégie de la sécurisation et l’évaluation de la gestion des aires protégées à travers l’outil IMET. En effet, tout a commencé avec la signature d’un mémorandum en février 2019 entre la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC) et l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).

Ceci dans le cadre de l’appui du programme BIOPAMA à la cellule de l’Observatoire des Forêts d’Afrique Centrale (OFAC), pour les activités directement inhérentes à son mandat d’observation des aires protégées en Afrique centrale. En outre, cet accord prévoit le renforcement de l’Observatoire des Forêts d’Afrique Centrale, à travers des activités de formation sur l’outil IMET et de collecte de données dans les aires protégées au sein des Etats membres de la COMIFAC en vue d’établir des flux d’informations pour soutenir ses missions.

« L’outil IMET est l’abréviation d’une expression anglaise qui a pour signification en français : outil intégré pour l’évaluation de la gestion des aires protégées qui sont des parcs nationaux. C’est une application, un moyen technologique qui permet à une aire protégée de s’auto évaluer pour analyser ses forces et faiblesses. Une manière de favoriser la sécurisation, et la bonne gestion de ces aires protégées », a expliqué le colonel Prince Nico Mbokoli, directeur de site du parc national Mbaéré-Bodingué, coach IMET pour la formation à Ndélé.

« Cet outil de travail est comme un site des données enregistrées qui a vu le jour en 2015 et arrivé en Centrafrique en 2019. Il se présente en deux formats : le premier est online, fonctionnant à base d’internet et le second offline qui consiste à enregistrer des données sans internet à partir de son interface grâce à ses fenêtres. Mais une fois l’accès à internet, l’interlocuteur pourra développer l’évaluation des données », a précisé le colonel Prince Nico Mbokoli.

La première journée de cet atelier qui va durer six jours a donnée l’occasion aux participants de s’imprégner sur l’historique et les fondamentaux de IMET dont la présentation était faite par le colonel Prince Nico Mbokoli. Selon ce dernier, les participants sont à la hauteur de la formation car ils arrivent déjà à ouvrir et à fermer l’interface.

Centrafrique, un atout pour les aires protégées

Il est important de rappeler ici que la RCA dispose d’un réseau de 17 Aires Protégées (AP) classiques comprenant : 1 Réserve Intégrale, 5 Parcs Nationaux dont l’un dispose de double statut de Réserve de Biosphère, 7 Réserves de Faune, 1 Réserve de Biosphère, 1 Parc Présidentiel, 1 Réserve Spéciale, 47 secteurs de chasse amodiés (15,6 millions ha) et dix (10) Zones Cynégétiques Villageoises (ZCV). Par contre, en réalité, la plus grande partie de ces aires protégées n’est pas gérée du tout, et les secteurs de chasses sont quasiment tous abandonnés en raison de l’insécurité qui s’est installée dans le pays depuis fin 2012.

De nos jours, seulement 2 AP sur cet ensemble ont pu faire l’objet d’une évaluation IMET ; parmi elles, aucune AP du Complexe des Aires Protégées du Nord-Est de la République Centrafricaine et son Paysage Fonctionnel (CAP-PF Nord-Est). Ces chiffres attestent à suffisance que le bilan des réalisations et l’appropriation de l’outil IMET par les acteurs de terrain en RCA reste encore très faible.

La cérémonie d’ouverture de cet atelier s’était déroulée en présence du préfet de Bamingui-Bangoran Jean Gilbert Nbangoudou, du sous-préfet de Bamingui Stanislas Yama et du sultan-maire de la commune de Dar-El-Kouti sans oublier le directeur pays de WCS-RCA, Félin Twagirashyaka et les Associations Locales de Gestion des Zones Cynégétiques Villageoises.

Cet atelier a regroupé une trentaine de participants constitués des cadres de la Direction de la Faune et des Aires Protégées  (DFAP), de l’administration locale des différentes aires protégées, les partenaires d’appui des différents volets techniques, les représentants des communautés riveraines, et toutes les parties impliquées dans la gestion de ces aires protégées. Son objectif clé est de renforcer l’appropriation et l’adoption de l’IMET dans les pays COMIFAC comme outil standard régional pour l’évaluation de l’efficacité de gestion et de contribuer à la consolidation de l’observatoire des aires protégées en Afrique centrale.

Retenons que «Wildlife Conservation Society» (WCS), est une organisation non gouvernementale à but non lucratif, créée en 1895 et ayant son siège à New-York au Etats Unis. Elle a pour mission la conservation de la faune et des écosystèmes par une compréhension des problèmes critiques, un recours aux solutions scientifiques et l’application des mesures de conservation qui profitent à la nature et à l’humanité.

Brice Ledoux Saramalet en mission de reportage à Ndélé pour le compte d’Oubangui Médias