Alors que l’Union Européenne a lancé la semaine passée son appui au gouvernement dans le cadre de la modernisation des finances publiques, des cadres du ministère de la justice se sont réunis du 23 au 24 juin 2022 dans la salle de conférence de la direction générale des Impôts pour échanger sur la préparation et l’exécution du budget de l’Etat mis à leur disposition. Cette rencontre est rendue possible grâce à l’appui européen mis en œuvre par le projet Altair.

L’appui du projet UE mis en œuvre par l’opérateur Altair a une portée plus large en faveur de deux ministères à savoir : le ministère de la Justice, de la Promotion des Droits Humains et de la Bonne Gouvernance et le ministère de l’Intérieur, chargé de la Sécurité Publique.  Ceci dans une volonté de renforcer ces deux ministères. Le volet des finances publiques est une des composantes du projet d’Union Européenne mis en œuvre par l’opérateur Altair.

A travers ce double atelier, il est question de clarifier le cadre de préparation et d’exécution de la loi de finances. En effet, tous les efforts consentis dans le cadre de la mise en œuvre du projet UE à la justice et à la sécurité publique depuis le début sont largement portés sur le Budget Programme vers lequel le pays s’apprête à basculer. Etant dans une situation intérimaire avant ce basculement, le projet UE, sur demande du ministère de la Justice, de la Promotion des Droits Humains et de la Bonne Gouvernance a pensé qu’il fallait clarifier un certain nombre d’aspects qui étaient à la limite peu maitrisés par certains cadres de ce ministère.

« C’est pour ça qu’ils ont reçu les experts du ministère des finances pour les aider à mieux comprendre la préparation et l’exécution du budget. Notre attente est qu’ils comprennent tout ce qui concerne le budget, comment cela se passe en termes de préparation, en termes d’exécution afin de se dire effectivement que ce sont leurs choix, leur expression de besoins qui sont remontés. Qu’ils comprennent aussi les arbitrages que le ministère des finances fait car ce ministère a aussi des contraintes », a expliqué Achille TONO,  du chef de projet Altair.

Les experts du ministère des Finances et du Budget jugent important cet appui des partenaires pour préparer le ministère de la Justice à l’élaboration et l’exécution du budget de l’Etat.

« Grâce à l’appui de l’Union Européenne à travers Altair, nous avons bénéficié d’un financement pour faire deux ateliers sur la préparation  et l’exécution du budget. C’est une thématique qui a pour objectif d’expliquer le processus d’élaboration du budget, son exécution et ensuite, faire le lien entre  le budget de moyen que nous utilisons aujourd’hui et le budget de programme qui va être appliqué d’ici deux à trois ans », a justifié Mme Amélie Jeannine BEHORO, Directrice de la Programmation, de la Préparation et de la Réforme Budgétaire au ministère des Finances et du Budget.

Avec une trentaine de personnes, les experts ont expliqué quels sont les acteurs qui interviennent dans le processus d’élaboration, le calendrier d’élaboration jusqu’à sa promulgation mais aussi l’exécution car, le gouvernement doit rendre compte devant la représentation nationale qui approuve chaque année les budgets.

Alors que le pays doit quitter du budget moyen au budget programme, l’occasion a été aussi donnée aux experts de présenter les avantages d’un budget programme a et les limites du cadre budgétaire actuel. . La Centrafrique s’apprête à aller vers le budget programme, axé sur les résultats. Ceci reste encore un défi car, ce passage prévu par la CEMAC en 2021 n’a pas été exécuté. La Centrafrique a plusieurs fois reporté pour fixer le seuil en 2025.

La question de l’appui budgétaire a été posée par les participants. Un appui a été octroyé au ministère de la Justice mais le ministère des Finances n’a pas comptabilisé dans le budget global du pays. « C’est un problème de processus qui a failli mais, après les échanges, nous avons décidé à ce qu’il ait un cadre permanent pour échanger régulièrement afin de voir dans quelle mesure remonter les informations lorsque le ministère reçoit ce type de financement direct », a souligné Mme Jeannine BEHORO.

Cette rencontre de deux jours, a jeté les bases pour que le ministère de la Justice soit à mesure de préparer et d’exécuter le budget de l’Etat dans les normes, en attendant le basculement vers le budget programme dont la plus part des outils à utiliser seront numériques.

Fridolin Ngoulou