La Fédération Centrafricaine de football a honoré ce jeudi 03 novembre 2022 dix anciens fauves de l’équipe nationale, un moment de souvenir, de partage et d’inspiration pour la nouvelle génération des joueurs centrafricains qui peinent à qualifier le pays à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN).
Dans sa politique visant à professionnaliser le football centrafricain, le président de la Fédération centrafricaine de football Célestin Yanindji a pensé aussi se ressourcer auprès de ceux qui, en leur temps, ont fait la gloire du sport centrafricain.
1972-2022 soit 50 ans, un demi-siècle, l’évènement devient exceptionnel, un évènement fondateur pour le football centrafricain. C’était le premier exploit d’une génération des joueurs centrafricains. Cette génération aurait pu ramener des titres si les règles du football étaient celles d’aujourd’hui et s’il y avait eu de suivi nécessaire. Tous, jouaient ici au pays, dans le championnat national. Ils étaient jeunes et dynamiques. Ils ont inspiré les jeunes qui les ont succédés à la sélection nationale.
50 ans après 1972, sur les 22 joueurs, ils ne restent que 10 en vie, dont un à Bangui dans un état de maladie. Les Sept autres ont honoré de leur présence, bien que certains soient fatigués, à ce moment de partage et de reconnaissance pour les actes qu’ils ont posé pour l’honneur de la République.
Selon la Fédération Centrafricaine de Football, la rencontre entre la Centrafrique et le Cameroun lors des jeux d’Afrique Centrale joués à Brazzaville a été un exploit pour cette équipe. Menée trois buts à zéro en première partie, l’équipe centrafricaine, craignant une punition de Jean Bedel Bokassa dès leur retour au pays, s’est dite : L’impossible n’est pas Centrafricain. De retour pour les 45 dernières minutes, les fauves de Bas-Oubangui dont l’ancien nom était les « Nigba » (Sangsues) ont égalisé avant de battre le Cameroun 4 buts à 3, alors que l’international camerounais Roger Milla était sur le banc de touche.
Célestin Yanindji regrette que l’histoire du football centrafricain ait été à moment donné mise aux oubliettes. « Notre histoire, nous ne l’avons pas marqué d’une pierre blanche. Cet exploit au fil des années a été mis aux oubliettes et les acteurs qui sont ici, qui ont défendu les couleurs de la République pour la plus part sont décédés ou soit sont restés dans l’indifférence générale. En 2022, pour marquer les 50 ans, le Comité Exécutif que je dirige a voulu leur rendre un hommage mérité, du moins aux survivants. Ce symbole est qu’on marque un temps d’arrêt pour dire merci au nom de toute la jeunesse footballistique de la République ; au nom de tous les dirigeants qui se sont succédés à la tête de la fédération ».
« Plus jamais on doit oublier ceux qui défendent les couleurs de la Nation », a déclaré le président de la fédé, Célestin Yanindji avant la remise des certificats de reconnaissance et une enveloppe de 500.000 FCFA à chaque ancienne gloire de cette génération. Le président de la fédération a souligné que la base est posée à travers cette activité pour poursuivre les reconnaissances envers les autres générations des fauves de football dans le pays.
L’un des objectifs de cette rencontre est de profiter de la présence des anciennes gloires de football centrafricain pour écrire l’histoire de cette discipline sportive car, celles-ci sont la mémoire encore vivante du développement de football centrafricain, jalonné par des moments des hauts et de bas, dans un pays où l’histoire politique est marquée par des décennies de violences et d’insécurité. La renaissance du football passe aussi par la reconnaissance envers les anciens qui peuvent servir encore en termes de conseil auprès des nouvelles générations.
L’un des anciens fauves honorés, Théophile Sony-Kole, ancien député de la Nation a salué le geste posé par la fédération qui s’est souvenue d’eux. « Etant témoin de l’histoire du football centrafricain, je suis ravi qu’elle commence à être écrite. Cette histoire a commencé au stade municipal », se souvient-il avant de se rappeler des moments forts où le Général Jean Bedel Bokassa, à l’époque, intervenait pour encourager l’équipe nationale lors des matchs. Sony-Kole a aussi souligné que dans l’équipe nationale, des joueurs sélectionnés dans les rangs des Forces Armées Centrafricaines (FACA) jouaient aussi avec eux.
Théophile Sony-Kole profite de cette occasion pour encourager l’actuel président de la fédération qui tente de faire bouger les lignes en faveur du développement de football centrafricain. « Nous pensons que les autorités doivent pouvoir l’aider », a-t-il lancé au nom de ses anciens coéquipiers.
Après plus de 60 ans de la création de la fédération centrafricaine de football, l’équipe centrafricaine a disputé plus de 100 matchs internationaux. Mais, le pays n’a pas encore eu la chance de se qualifier à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Le Président Yanindji, le 15ème à la tête de la fédération se dit résolu à faire qualifier les fauves de bas-Oubangui à la prochaine CAN. Un vaste programme est lancé pour permettre aux fauves de bas-Oubangui de se qualifier à la prochaine CAN.
Fridolin Ngoulou
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