L’ONG le Samaritain sur financement de la Minusca, a formé du 11 au 20 janvier dernier 150 femmes de Boali sur la fabrication des yaourts et jus de fruits. Ceci dans le cadre du projet d’appui pour le relèvement socio-économique des femmes et filles de Boali. L’objectif selon les initiatrices est de réduire le taux de chômage parmi les femmes de la localité en leurs rendant autonomes en vue de soutenir leurs foyers.

Chimène Ndodet, chargé des projets communautaires à l’ONG le Samaritain et  principale oratrice explique que cette formation n’est pas le fruit du hasard, elle est venue après une étude faite par l’ONG à Boali où plusieurs femmes et filles après la crise de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), ont perdu leur mari, leur fonds de commerce et certaines même ont enterré leurs enfants qui puissent les soutenir.

Après ces études, un projet a été soumis au niveau de la Minusca qui a donné une suite favorable à l’issue duquel le lancement officiel des activités est intervenu en 2022 à Boali  avant cette phase d’exécution du projet.  « C’est pourquoi, nous avons identifié ces femmes dans quatre groupements à Boali croisement et un autre au niveau de Boali chute pour les former. Le choix de ces femmes se fait en collaboration avec les chefs des quartiers et villages selon le critère défini par notre organisation », a-t-elle dit.

A la question de savoir pourquoi la formation se porte sur la fabrication des yaourts et jus de fruits, Chimène Ndodet précise que plusieurs raisons expliquent ce choix, d’abord les femmes elles-mêmes l’ont adopté car c’est bénéfique et Boali dispose d’une capacité d’électricité qui fonctionne 24h/24h permettant ainsi à ces femmes de préparer ces produits tout en les gardant dans un congélateur avant la vente.

Selon les informations recueillies auprès de Chimène Ndodet, cette formation est organisée en collaboration avec un service traiteur de la place où les participantes viennent à 8 heures pour finir à 12 heures durant les 10 jours.

La phase théorique est axée sur la composition des yaourts et jus de fruits, leur préparation, leur conservation, la vente sur le marché et comment gérer l’argent pour évoluer dans le commerce. Cela se fait pendant trois jours et les sept autres jours sont réservés à la phase pratique à l’issue de laquelle chaque participante a démontré comment préparer un yaourt et un jus de fruits.

« Je suis vraiment satisfaite de cette formation, car ces femmes ont démontré à suffisance qu’elles soient capables de tout faire. En l’espace de dix jours, elles ont préparé les produits alimentaires que nous leur avons appris, alors que sous d’autres cieux, c’est une formation de deux ou trois mois. La preuve palpable est que le service traiteur à qui nous avons renforcé la capacité de ces femmes, promet d’embaucher certaines d’entre elles, c’est vraiment génial », s’exclame Chimène Ndodet avec des sourires aux lèvres.

Pour elle, les 150 participantes auront des mesures d’accompagnement dans les jours qui suivent pour leur permettre de mettre en pratique ce qu’elles ont assimilé comme connaissance.  » Nous allons les surprendre avec des kits qui leurs permettront d’exercer leurs activités génératrices de revenus, puisque nous allons les regrouper dans les Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit (AVEC) en vue de nous faciliter la tâche de faire le suivi », a-t-elle conclu.

Marie Blanche Yakahi est l’une des participantes qui habite le quartier Mayanga 1 à Boali, elle n’a pas caché ces sentiments : « Grande est ma joie, car aujourd’hui en plus des activités champêtres, je sais vendre quelques choses qui m’aideront avant la récolte de mon champ », a-t-elle exprimé.

Noura Achey, exhorte le Samaritain et la Minusca de leur doter en kits convenables pour leur favoriser la mise en pratique de la fabrication des yaourts et jus de fruits : « Nous voulons avoir des sceaux, bassines, machines et réfrigérateurs dans nos différents groupements pour travailler comme il se doit », a-t-elle réclamé.

Enfin, Samira Bissakounou, mère de quatre enfants habitant à Boali chute, demande à ces paires jeunes filles de les rejoindre dans leur groupement en vue d’exercer une activité commerciale pour ne pas se fier à la prostitution qui bat son plein dans cette ville touristique du pays. « Je pense que c’est une occasion en or que nous devrions saisir. Nos sœurs qui se livrent à la prostitution pour gagner leur vie, s’exposent à tous les dangers dont le SIDA », conseille-t-elle.

Signalons que selon le programme établi par le l’ONG le Samaritain, 50 filles de la localité de Lambi distant de 40 Km de Boali croisement, subiront la même formation sur l’alphabétisation, car le village n’est pas desservi d’électricité.

Judes Romain Koualet