Regroupant en son sein une dizaine de partis politiques de la majorité présidentielle, la plateforme Bé-oko a échangé dans la matinée dU 17 juin avec plus de cinq cents femmes de l’Organisation des Femmes Centrafricaine (OFCA) sur certains aspects clés du projet de la nouvelle Constitution qui divise et  continue de diviser la classe politique centrafricaine.

Les responsables de cette organisation ont pris la parole à  tour de rôle pour expliquer le bienfondé de cette nouvelle Constitution. Pour Alain-Patrick Dékoma, coordonnateur de la plateforme Génération Consciente l’un des fondateurs de Bé-oko, il a beaucoup plus mis l’accent sur l’exploitation des ressources minières qui lie la RCA et la France et aussi la question des binationaux.

Selon lui, il est temps que les centrafricains puissent jouir de leur sous-sol: « Vous conviendrez avec moi que cette question est à l’origine de la chute des nombreux présidents centrafricains. Mais, le pays ne doit pas continuer à subir cette injustice coloniale. Nous devons mettre fin à cela. Le centrafricain ne peut pas être esclave sur son propre territoire ».

Pour Thierry Patrick Akoloza, coordonnateur de Bé-oko, les femmes constituent une frange importante de la population centrafricaine et la plateforme Bé-oko ne pouvait pas démarrer cette campagne référendaire sans passer par ces femmes tout en recommandant à celles-ci d’aller voter massivement pour le OUI le 30 juillet prochain.

Une occasion pour les membres de l’OFCA de faire des recommandations aussi d’interpeller les responsables de Bé-oko sur certains points de cette nouvelle Constitution.

C’est le cas de Mme Brigitte-Bernadette Ndodé, présidente de l’OFCA du 6e arrondissement de Bangui, qui a salué d’abord l’aspect selon lequel toute entreprise qui doit s’implanter en RCA a l’obligation de prendre comme directeur gérant un centrafricain et 80% du personnel doivent être des enfants du pays.

Toutefois, elle s’inquiète du degré de népotisme qui est un phénomène réel dans ce pays où les recrutements dans les services publics se font par régionalisme.

De son côté, Annie Yindoua présidente de l’OFCA se réjouit de cette rencontre et exhorte ses sœurs à voter massivement pour le OUI.

À titre de rappel, la campagne référendaire a été lancée le 15 juillet dernier par le Chef de l’État Faustin-Archange Touadéra sur le terrain Kossi dans la commune de Begoua et le lendemain à l’école sous-préfectorale de Bimbo.

Et selon nos informations, ces campagnes ne sont pas encore effectives à l’intérieur du pays. L’on ignore encore les raisons de cette situation mais certaines sources évoquent un problème de financement, d’autres parlent par contre de la situation sécuritaire qui est inquiétante à l’intérieur du pays. Même si des forces armées centrafricaines (FACA) sont déployées dans presque toutes les préfectures,  la peur gagne encore les esprits des proches du pouvoir qui sont sensés battre campagne pour le OUI.

En attendant le rendez-vous est fixé pour le 30 juillet prochain pour départager les partisans du OUI et du NON.

Christian Steve SINGA