Le suivi mensuel des prix sur les marchés, faits par l’Institut Centrafricain des Statistiques et des Etudes Economiques et Sociales (ICASESS), grâce au financement de la Banque Mondiale relève en avril 2021 que les prix de la quasi-totalité des produits de première nécessité restent élevés sur les marchés de Bangui, Bimbo et Begoua comparés à leur niveau d’avant les deux crises (Covid-19 ; Crise sécuritaire).

Certains produits, bien que leurs coûts aient baissé en décembre 2020, ont vu leurs prix revus à la hausse à cause du blocage du corridor Bangui-Garoua Boulaï à la suite de la crise sécuritaire. En province, les prix de ces produits ont les mêmes tendances que ceux de Bangui, variant entre 3% et 58%, à l’exception du savon dont le prix a connu une baisse et est en dessous de son prix d’avant les crises (mars 2020).

L’analyse des tendances durant les 12 derniers mois, au niveau des catégories des produits, a révélé que les prix des produits de première nécessité restent élevés par rapport à leurs niveaux d’avant les deux crises qui ont paralysé les flux de transport de marchandises en provenance du Cameroun.

Le blocage du corridor a été principalement à l’origine de la hausse du prix des produits observés sur les marchés. Même si ces prix semblent revenir à la normal après le premier blocage dû à la fermeture partielle des frontières du fait du Covid-19, le second blocage du corridor qui est lié à la crise sécuritaire a constitué un nouveau levier pour la hausse des prix.

 A Bangui, Bimbo et Begoua, bien qu’en décembre 2020, les prix des produits sont quasiment revenus à leurs niveaux d’avant la fermeture partielle des frontières avec le Cameroun, la crise sécuritaire de décembre a amplifié la hausse des prix.

Les sous-groupes des produits céréaliers ne cessent de voir leurs prix revus à la hausse depuis la première crise et cela touche principalement la farine de blé et le riz. Les produits comme les légumineux, le poisson (frais et congelé), les produits laitiers, l’huile, la viande (principalement le poulet) et les tubercules (manioc en cossette), après une baisse de leurs prix à la suite de la première crise, ont connu une hausse suite à la crise sécuritaire. Cette tendance haussière des prix issue de la dernière crise a touché non seulement les produits importés mais aussi les produits locaux.

Au niveau des régions, sur les marchés suivis, les tendances sont quasiment similaires à celles observées sur les marchés de la capitale, même si cela dépend des produits. Les produits dont les prix ne sont pas revenus à leur niveau initial, depuis la première crise, sont ceux à base de tubercule (manioc en cossette), de viande (bœuf et poulet) et l’huile.

Néanmoins, pour les autres sous-groupes, même si une certaine stabilité ou une baisse des prix a été observée au cours de la première fermeture partielle des frontières à cause du Covid-19, les prix de ces derniers, à l’exception du prix du savon, ont repris leurs hausses respectives à la suite de la crise sécuritaire de décembre 2020.

Malgré l’approvisionnement progressif des marchés de Bangui à la suite des mesures prises par le gouvernement et ses partenaires pour libérer le corridor Bangui-Garoua Boulaï, les ménages continuent de subir la hausse des prix sur les marchés de Bangui et des provinces.

En considérant le niveau des prix des produits les plus consommés par les ménages centrafricains, notamment les produits légumineux (arachide, haricot, courge, oignon), céréaliers (riz et farine des blé), l’huile, la viande et le manioc en cossette principalement pour les ménages des provinces, la hausse des prix observée actuellement (mars 2021) pourrait impacter négativement sur le panier de la ménagère, surtout les plus pauvres au regard de leurs revenus limités.

Oubangui Médias