Après les crises militaro-politiques de 2013, la République centrafricaine (RCA) a traversé une situation de crise complexe et de grande ampleur, y compris sur le plan sécuritaire, humanitaire et socioéconomique. La préfecture de la Ouaka particulièrement la ville de Bambari a subi des destructions, spoliations et déplacements de populations, au plus fort de ce moment de tourment.

La Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation en République Centrafricaine (Minusca), les agences des Nations Unies et autres Organisations non gouvernementales ont apporté une réponse en matière de sécurité, protection, sécurité alimentaire, dans un contexte où l’accès de la population aux biens et services sociaux de base était déjà faible avant cette crise et qui demeure particulièrement précaire.

La ville de Bambari a connu une période extrêmement très difficile dans laquelle il y avait une insécurité totale et les activités commerciales fonctionnaient très mal, les activités champêtres étaient restées bloquer, les gens ne peuvent pas aller aux champs. La présence de la Minusca a contribué énormément au retour de calme  et la paix est revenue progressivement dans cette ville en accueillant une forte population de déplacés.

Pour Abel Matchipata, Président de la Délégation Spéciale (PDS) de la ville de Bambari, avant l’arrivée de la Minusca, la situation était très chaotique car, la ville était transformée en un champ de bataille entre les différents groupes armés : « C’était un peu difficile de circuler librement d’aller de l’est à l’ouest ou d’un quartier à un autre. On assistait à la création des sites des déplacés. Donc, les habitants des villages qui étaient à plus de 70 km venaient chercher la sécurité dans la ville de Bambari. Les habitants des préfectures Basse-Kotto, Haute-Kotto étaient venus de partout pour être en sécurité, grâce à la présence de la Minusca » a-t-il affirmé

« Le constat est que la situation sécuritaire de Bambari a nettement améliorée. Il y a la quiétude, les gens peuvent se promener et rentrer à des heures tardives entre minuit et Une heure du matin et c’est difficile ici à Bambari d’écouter une détonation d’arme. L’insécurité est plus sur les axes en dehors de la ville qu’on enregistre les cas de braquages sporadiques menés par les éléments des groupes armés pour dépouiller les gens et enfin disparaitre dans la nature » a fait savoir, Abel Matchipata, Président de la Délégation Spéciale de Bambari

La cohésion sociale à Bambari

En allant au quartier Bornou ou vers les quartiers de la sortie sud de ville de Bambari, il n’existe aucun soubresaut au sein des deux communautés. Cela confirme la cohésion sociale à Bambari, les gens ne parlent plus de la communauté et cela n’existe plus dans les langages.

Abel Matchipata, rassure autant le monde : « Ici, nous formons une seule communauté de nationalité centrafricaine. Les deux communautés sont ensemble, il n’y a pas de division ».

la population a beaucoup apprécié les actions de la Minusca dans le cadre civilo-militaire par la réhabilitation de plusieurs bâtiments administratifs entre la Mairie qui a été réhabilitée deux fois de suite et il y a aussi les sections des affaires civiles et politiques qui organisent des différents ateliers de renforcement des capacités pour chercher à préserver la paix et à la maintenir dans les communautés.

Après le renouvèlement en novembre dernier du mandat de la Minusca par la résolution 2709 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, pour Abel Matchipata, il est important de vulgariser le contenu du mandat auprès de la population et les autorités afin d’appréhender les textes pour une meilleure compréhension. « La mission de la Minusca est d’accompagner le Gouvernement centrafricain qui n’a pas tous les moyens appropriés pour maintenir la paix et le Gouvernement compte beaucoup sur les appuis multiformes de la Minusca afin de se remettre progressivement pour une stabilisation de la paix durable », a-t-il fait savoir.

La crise a fait que la population s’est accrue très rapidement dans ces dernières années, donc, il y a une démographie galopante et l’on constate une extension de la ville à travers des nouveaux quartiers qui se sont créés à Bambari. Cela est dû aux déplacés de certaines localités et des préfectures voisines qui se sont finalement intégrés dans la ville de Bambari et ses environs.

Pour Abel Matchipata, en 2010 jusqu’aujourd’hui, cette ville a beaucoup changé : « Ceux qui ont vu Bambari en 2010, quand ils vont revenir maintenant, ils seront étonnés et surpris qu’il y a des nouveaux quartiers qui ont été créés, prenant le cas des nouveaux quartiers qui sont créés autour de la base de la Minusca. Auparavant, il n’y avait rien de construction comme les bâtiments. C’était la brousse. Maintenant avec cette crise très rapidement la devanture de la base de Minusca est occupée et transformée en quartier.  Derrière la base de Minusca, il y a de nouveaux quartiers qui se créent par la population. On estime le nombre de la population à plus de 100 mille habitants».

La ville de Bambari, se renait de ses cendres et doit consolider ces acquis grâce au déploiement des Forces de Défense et de Sécurité. De 2013 à 2021, cette ville a été occupée par des groupes armés qui en ont fait leurs bases stratégiques.

Zarambaud Mamadou, de retour de Bambari