La matinée du lundi 17 avril 2023 a connu une longue queue devant les stations-services de Bangui. Ce qui a causé des désagréments et des problèmes de transport.

Après le lancement des opérations de lutte contre la vente illicite de carburant, ayant abouti à la saisie de plusieurs fûts et bidons de carburant dans les concessions des importateurs et vendeurs aux abords de la route, de longues queues de véhicules, de motos et véhicules de transports urbains se sont formées devant quelques différentes stations-services de la capitale.

D’après une investigation de l’Oubangui Médias, trois raisons seraient à l’origine de cette pénurie:

Premièrement c’est parce que le dépôt de la société centrafricaine de stockage des produits pétroliers (SOCASP) ne dessert pas les stations pendant les jours fériés et week-end. Sauf que si un lundi est férié la société ravitaille les stations samedi pour combler ce jour férié. Mais cela n’a pas été pris en compte pour le lundi des pâques.

La deuxième raison fournie par un opérateur est le passage de main annoncé entre Total Energies et Tamoil. Les stations-services Total attendaient depuis le week-end le dépotage pour commencer à servir les clients. « Et comme nous attendons ce dépotage, cela a fait que toutes les stations-services appartenant à Total n’étaient pas opérationnelles. Ce qui crée d’emblée un flux devant les autres stations-services de la place », a expliqué ce dernier.

La troisième raison est liée aux opérations menées contre la vente illicite du carburant. Les rues ont manqué du carburant et tout le monde s’est roué vers les stations-services alors qu’elles n’ont pas été servies. Le carburant vendu dans les marchés noirs est moins chers que dans les stations-services. La rareté a occasionné un flux important vers les stations-services.

Ras-le-bol des clients

Les longues queues concernent l’essence. Mais, le gasoil n’a pas connu une rupture de stock dans les stations-services. Une réserve importante de carburant est confirmée par les marqueteurs au niveau du dépôt de Kolongo.

Toutefois, les usagers des mototaxis se bousculent pour se ravitailler. « Nous assistons à des bousculades des clients qui viennent avec des bidons et les conducteurs des mototaxis parce que les pompistes profitent de cette opportunité pour servir moyennant une somme. Ils sont corrompus et souhaitent que cette rupture dure », a lancé un conducteur de mototaxis.

Après avoir passé plusieurs heures, Patrick Namkozoumna ne cache pas son mécontentement : « nous sommes là depuis et ces pompistes ne pensent pas nous servir. Pourquoi le gouvernement a chassé ces gens qui vendent au bord de la route ? Ce sont ceux-là qui nous ravitaillent en carburant à n’importe quelle heure de la journée ou de la nuit. Donc nous demandons au gouvernement surtout au ministre de l’énergie et de l’hydraulique de revenir sur la décision », lance-t-il.

Le constat est déplorable du fait que les pompistes imposent une limite de carburant à payer par client, ne dépassant pas 5 litres.

Face à ce dysfonctionnement, les élèves se trouvent en difficulté de se rendre à l’heure dans leurs établissements respectifs. Même des fonctionnaires et agents de l’État se plaignent à cause de l’augmentation du prix de transport en commun. Les consommateurs demandent au gouvernement de vite palier à ce dysfonctionnement.

 Alexis Ngbodo