Leader du réseau national pour la promotion de l’égalité des filles en RCA, Lys Yadodo est l’une des activistes de la société civile qui militent pour les droits des filles, la parité et l’égalité du genre. Elle a participé par visioconférence au sommet mondial des filles organisé par l’organisation non-gouvernementale internationale Plan au Nigéria du 12 au 13 octobre 2022. Avec Oubangui Médias, elle revient sur les points forts et les recommandations formulées à l’issue de ce sommet.

Chaque année, l’ONG Plan international organise, à l’occasion de la journée internationale de la jeune fille, un sommet regroupant les activistes de la société  qui luttent pour l’égalité de sexe et les droits des filles de plusieurs pays au monde. Pour cette année, les travaux se sont tenus du 12 au 13 octobre 2022 au Nigeria. Trois membres du réseau national pour la promotion de l’égalité des filles en RCA ont participé à ce sommet à distance.

En exclusivité avec Oubangui Médias Lys Yadodo, l’une des participantes, a indiqué que ce sommet se veut un espace multiculturel et intergénérationnel d’expression, de plaidoyer et d’action pour renforcer les engagements des décideurs politiques et les partenaires pour promouvoir l’égalité des filles dans tous les domaines de la vie politique, économique, sociale et professionnelle.

« Nous avons passé en revue l’état de la mise en œuvre des recommandations que nous avons formulées l’année dernière. Nous avons noté avec satisfaction que certains pays ont commencé à prendre en compte la question de l’égalité et des droits des filles. Nous nous sommes dites l’année dernière que les activistes doivent se réunir ensemble dans un parlement pour qu’on puisse élaborer des programmes en commun en accord afin que ces programmes puissent avoir l’adhésion de nos décideurs politiques. Dans ce document, nous avons élaboré les conditions de l’adaptation du système éducatif par rapport aux besoins, la qualification professionnelle des filles, tenir compte des pays en crise, notamment de la République Centrafricaine pour pouvoir adapter des stratégies de l’autonomisation et de la formation des filles par rapport aux défis sécuritaires que le pays fait face, les violences sexuelles et basées sur le genre, l’écoute de la fille. Chaque année, on essaie de se mobiliser y compris les décideurs pour parler de nos droits mais aussi la portée de toutes ces activités. Nous voulons vraiment que cela ait un impact positif dans chaque pays », a déclaré Lys Yadodo.

L’un des objectifs de ce sommet est d’engager les décideurs politiques de chaque pays du monde pour l’égalité des genres et la participation politique en Afrique à travers la mise en œuvre d’actions inclusives et concrètes avec la participation des filles. Lys Yadodo exige l’implication des jeunes filles dans les initiatives qui touchent celles-ci. Car, a-t-elle dit, « on ne peut en aucun cas parler des filles sans les impliquer ». « En RCA, nous sommes encore au début de la lutte pour l’égalité et d’une société équitable pour les filles. Mais à partir de là, nous devons faire de la représentativité des filles dans les instances de prise de décision notre cheval de bataille. Aujourd’hui, il est hors de question que l’on puisse débattre des questions des droits des filles sans les impliquer. La question de la parité ne doit plus rester comme un rêve dans notre pays. Nous devons travailler en commun accord avec les autorités afin d’atteindre cet objectif. Jusque-là, c’est seulement Plan international qui nous aide à mener cette lutte. Nous allons continuer cette lutte pour que les filles puissent avoir leur place.»

Ce sommet a été lancé pour la première fois en 2018 dans le cadre de la campagne mondiale pour l’égalité des filles menée par Plan international, un effort collectif visant à créer, catalyser et dynamiser un mouvement mondial pour les droits des filles.

Petrus Namkoina