Vendredi 24 juin, plus de 1500 à 2000 migrants subsahariens ont pris d’assaut les murs -barbelés- de l’enclave de Melilla pour entrer dans ce bout de terre espagnole située en territoire marocain. Mais ce rêve d’accéder à l’Europe pour une « vie meilleure » s’est tourné au drame. « Vingt-trois (23) migrants clandestins subsahariens sont décédés » et on parle de « cinq forces de sécurité marocaine ». Cependant, 130 ont pu accéder à l’enclave.

Les images de ces jeunes morts parce qu’ils fuyaient la misère, la guerre et à la recherche du bien-être ont tourné en boucle sur les réseaux sociaux et suscité l’émoi. Face à ce drame, des ONG de droits de l’Homme ont réclamé une enquête « approfondie ». C’est ce que souhaite Omar Naji, chargé du dossier des migrants au sein de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) à Nador, qui a déclaré à l’AFP que « Nous insistons sur l’ouverture d’une enquête approfondie pour élucider toutes les circonstances de ce drame ». Puis, le maire de Melilla a levé le ton pour déplorer une « réponse disproportionnée » des forces de sécurité marocaine.

Du côté espagnol, le Premier ministre a aussi dénoncé ce qu’il qualifie d’« assaut (…) violent et organisé de la part de mafias qui se livrent au trafic d’êtres humains, contre une ville qui est un territoire espagnol ». Selon le Chef du gouvernement, « il s’est agi d’une attaque contre l’intégrité territoriale de notre pays ».

Face à ces accusations, le Ministre des Affaires étrangères marocaines a réuni hier les Ambassadeurs africains accrédités au Royaume pour calmer les critiques. Et, ce qui paraît bizarre et va susciter davantage de critiques, Rabat a commencé à l’enterrement de certaines victimes « sans enquête, sans autopsie, sans identification », a déploré l’Association marocaine des droits humains dans un communiqué qui a mentionné que « les autorités cherchent à dissimuler la catastrophe ».