L’impact de la désinformation au sein de la communauté au centre d’une causerie éducative avec  les leaders de la communauté de Sékia.

Le Consortium des Journalistes Centrafricains pour la Lutte Contre la Désinformation (CJCLD) a organisé, au début d’après-midi du samedi 27 mai 2023 dans la localité de Sékia Dalet, un atelier de causerie éducative.  L’activité a pour thématique, « l’impact de la désinformation au sein de la communauté ».

Après une activité très réussie à Gbaloko, 16 km de Bangui, route de Boali, le samedi 27 mai, le CJCLD a sensibilisé les leaders jeunes et de la communauté de Sékia, 21 km de Bangui, route Mbaïki, sur la désinformation et son Impact communautaire.

À seulement 21 km de Bangui, cette localité n’a pas accès à internet, le réseau téléphonique n’est que partiellement accessible (on ne peut pas appeler de l’extérieur, ce sont les habitants de cette localité qui peuvent appeler les personnes d’autres localités s’ils arrivent à localiser le réseau). Coupés du monde, les populations de Sékia n’ont pas d’accès aux informations complètes. C’est dans ce contexte que le CJCLD a mis à leur disposition ses expertises dans le domaine de lutte contre la désinformation et leur a montré comment atténuer les impacts communautaires de ce fléau.

D’entrer en jeu, le Chef du village de Sékia Dalet, Martial Ouelamoko, dans ses mots d’ouverture, a vivement encouragé l’équipe du CJCLD. 

« Je tiens à remercier le groupe des journalistes, tous des jeunes, qui a pensé aujourd’hui à notre village. Ils viennent pour sensibiliser les jeunes de ma localité contre la désinformation. Je suis très content de cette belle occasion qui va permettre aux jeunes de Sékia de faire front contre ce fléau comme le font ceux de Bangui et d’autres localités », indique le chef visiblement très ému avant d’exhorter ses jeunes qui participent à l’activité de bien apprendre avant d’en faire  bon usage.

Une activité que les leaders jeunes et de la communauté de Sékia ont apprécié à sa juste valeur. Car, disent-ils c’est la première fois que leur village fait l’objet de telle initiative.

Le Président de la jeunesse de la localité de Sékia, Nestor Lebongo, a également exprimé sa satisfaction pour la tenue de cette activité dans leur localité. «  Nous, on pense toujours que le village Sékia est oublié, mais votre venue aujourd’hui ici nous encourage à penser le contraire. Nous allons apprendre afin de devenir des acteurs de lutte contre la désinformation dans notre pays. Aujourd’hui, vous nous avez honoré, nous vous en remercie du fond du cœur. » affirme-t-il en soulignant le souhait de continuer d’appendre encore plus. 

Le Coordonnateur du CJCLD, Georges OUAPURE-ZEZE a donné aux participants la stratégie de vérification des faits, comme l’un des outils efficaces pour la lutte contre la désinformation. Dans son intervention, il a fait un exercice pratique en vue de dégager la différence entre la désinformation, la mésinformation et la rumeur.

Aubin NZENGUE, a procédé à une sensibilisation imagée. Cette activité très appréciée par les participants a connu une forte participation et interaction de ces derniers.

A l’issue à cet atelier de sensibilisation, de causerie éducative, une antenne du CJCLD a été créée à Sékia. Sur ce point, quatre jeunes de la localité de Sékia seront formés dans des jours à venir, par CJCLD en son siège à Benz-vi. Ces personnes seront les points focaux du CJCLD à Sékia Dalet.

Ce fut aussi une occasion pour les jeunes de Sékia d’émettre des recommandations pour leur localité. « Après les récents événements, les jeunes de Sékia sont considérés comme des rebelles à cause de l’installation des antibalaka dans leur localité. Le village de Sékia n’a pas connu d’initiative du développement depuis belle lurette. Il n’y a pas de maison des Jeunes à Sékia ni d’infrastructures culturelles. Il n’y a pas de lycée. Une seule école avec un seul bâtiment dessert la localité sur plus de 10 km. Les élèves qui sont admis au concours d’entrée en 6e   doivent être transférés au lycée de Bimbo à plus de 17km. Loin de leur famille, ces derniers abandonnent très vite les bancs de l’école. À seulement 21 km de Bangui, le seul centre de santé manque de matériels, la localité n’a même pas de marché. Il n’y a pas d’internet et les réseaux téléphoniques se cherchent et se trouvent parfois dans la forêt loin du village. Les jeunes de Sékia sont abandonnés à eux-mêmes. Plaidez en notre faveur afin que le gouvernement et les partenaires aux développement puissent nous venir en aide ».

Cette activité, organisée sur fonds propre, s’est inscrite dans la vision du CJCLD pour l’année 2023 qui consiste à sensibiliser les localités dans les périphéries de la ville de Bangui contre la désinformation. Dans ces localités, le besoin est énorme mais il n’y a pas assez d’initiatives.

CJCLD