Dans la nuit du lundi 26 au mardi 27 décembre dernier, un incendie s’est à nouveau déclaré au village Bouboui 2 (marché à Bétail), surnommé « Djabarouna », situé à 45 Km de Bangui sur l’axe Boali avec des conséquences néfastes. Une dizaine de maisons en pailles, quatre WC et quelques maisoniers sont partis en fumée.
Le village Bouboui abrite depuis une décennie le grand marché à bétail. Ce village s’est considérablement agrandi au point de devenir une commune d’élevage. Dans ce village, les familles des éleveurs se sont installées alors que le ministère de l’élevage avait interdit aux occupants de faire des constructions durables en briques et tôles car, le gouvernement n’a pas encore autorisé l’occupation de cette zone à bétail par la population. C’est la raison pour laquelle, les constructions sont faites provisoirement en pailles.
Selon les informations Oubangui Médias, le dernier incendie par d’une mauvaise manipulation des batteries. Un jeune homme de la localité qui a attaché la batterie de son téléphone sur la batterie de recharge de moteur d’un véhicule. Il a laissé sur une longue durée avant la batterie ne s’explose en provoquant un incendie.
Du coup, d’autres jeunes de la localité se sont levées spontanément pour faire une marche pacifique. Ce qui a paralysé ainsi les activités commerciales, car selon eux, le village a déjà totalisé plus de 10 incendies en 2022.
Mais, les autorités locales et les forces de l’ordre et de la sécurité affectées sur place ont par la suite remonté l’information à leur hiérarchie. C’est ainsi qu’une réunion d’urgence a été convoquée le même jours dans l’après-midi, dans la salle de réunion du Parc de Bouboui, regroupant les représentants du ministère de l’élevage et de la santé animale, quelques maires des communes d’élevage, des représentants de la Fédération Nationale des Éleveurs de Centrafrique, ceux su Parc de Bouboui, de la jeunesse, des chefs groupes et des villages ainsi que le maire de Boali, Pierre Poutou afin de chercher à trouver des palliatifs pouvant mettre fin à ce désastre.
Des recommandations pour arrêter l’incendie
A l’issue de cette réunion dirigée par le général de brigade, Kader Moussa, chargé de mission en matière de sécurité au ministère de l’élevage et de la santé animale, plusieurs propositions ont été faites en vue d’arrêter l’incendie des maisons au village Djabarouna. Ces multiples incendies semblent être criminels.
Tout d’abord, il était question que chacun puisse protéger sa maison jour et nuit et qu’un groupe d’auto-défense soit mis en place afin d’appuyer les forces de l’ordre dans les patrouilles quotidiennes.
La population doit fournir des renseignements qu’il faut aux forces de l’ordre et de sécurité en vue de traquer les présumés auteurs de ces actes ainsi que leurs complices. Le représentant des forces de l’ordre présent à cette réunion avait alors insisté à ce que la population cite nommément les personnes malintentionnées qui sont à l’origine de cet odieux.
Des recommandations à l’endroit du gouvernement.
Plusieurs recommandations ont été également formulées à l’endroit du gouvernement afin d’éradiquer le phénomène d’incendie criminel à Djabarouna.
L’assistance propose aux autorités du pays de donner l’autorisation aux habitants locaux de construire leurs maisons en briques et en tôles et de procéder à l’espacement des maisons d’habitation. Le gouvernement Centrafricain est aussi invité à faire le réaménagement de la localité par la construction des infrastructures sanitaires, éducatives…
La réunion souhaite que les autorités militaires puissent renforcer l’effectif des gendarmes, policiers et FACA affectés sur place pour multiplier des patrouilles jours et nuits, car leur nombre ne leur permet pas de sillonner tout le secteur.
Un point saillant qui a fait débat pendant cette rencontre, est que certains présumés auteurs arrêtés sur place et transférés à Bangui pour être jugés afin de purger leur peine sont souvent relâchés. Ceux-ci sont soupçonnés d’être à l’origine des incendies dans ce village. C’est ainsi qu’une proposition est faite à l’endroit du Procureur de la République de faire son travail comme il se doit afin d’arrêter l’hémorragie.
La dernière proposition de la dite réunion est de mettre en place un comité de suivi regroupant tous les acteurs et représentants des institutions ayant pris part à cette rencontre afin de faire le suivi de toutes les recommandations formulées lors de cette réunion.
Rappelons que plusieurs réunions ont été déjà organisées pour tenter de mettre fin aux multiples cas d’incendies à Djabarouna, mais les mêmes actes se reproduisent chaque mois. C’est ainsi que le général de brigade Kader Moussa a promis que c’est la dernière chance pour le village, car le comité qui sera mis en place veillera scrupuleusement sur les différents points soulevés. Ce comité devrait être dirigé par le ministère de l’élevage et de la santé animale.
Notons que malgré la tenue de cette rencontre, les victimes d’incendie du mardi dernier restent sans abris et elles attendent l’appui des personnes de bonne volonté et du gouvernement. Le 5 janvier dernier, l’artiste Carole Zokoua a apporté un appui à une centaine des sinistrés de ces inondations, constituée des femmes et des enfants.
Ce village s’est vite développé depuis l’ouverture du marché à bétail à 45 km de Bangui en 2015. Bouboui 2 abrite de plus de 1000 personnes.
Judes Romain Koualet.
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