La République centrafricaine  célèbre le 13 août 2022, le 62e anniversaire de son indépendance. Très tôt, l’instabilité et la pratique des antivaleurs, qui restent la marque du pays, ont commencé et se sont poursuivies encore aujourd’hui. Depuis son accession à la souveraineté internationale le 13 août 1960, le pays n’a pas pu prendre la voie du développement à l’instar des autres pays africains. A la lumière de cette célébration, il s’avère très crucial que l’on s’interroge sur les causes exogènes et endogènes du sous-développement de la RCA.

En effet, le 13 août 1960, la République centrafricaine (RCA), ancienne Oubangui-Chari, membre de l’Afrique équatoriale française (AEF) de 1910 à 1960, a accédé à la souveraineté internationale dans le sillage de la vague des indépendances des pays africains. La division, le tribalisme, le népotisme, les conflits armés et la corruption, érigés en modes de gouvernance politique, ont très vite vidé l’indépendance de la Centrafrique de sa sustance. Cette longue crise serait sans doute l’une des causes du sous-développement de la RCA.

Des crises militaro-politiques à répétition

La RCA a eu sa période glorieuse, de concorde sociale, de sérénité et du bien vivre pendant les années 60 jusque dans les années 70. A cette époque, les différentes composantes ethniques pouvaient se fréquenter, partager le même espace territorial, nombreuses des alliances patrimoniales pouvaient se nouer dans la simplicité véritable.

Que s’est-il passé ? Même si certains chefs d’Etat furent élus démocratiquement par un peuple souverain, la gestion brutale et prébendier du pouvoir ne pouvait qu’entretenir des rebellions permanentes, des crises économiques, politiques et militaires successives qui frappent de plein fouet le pays. Ce cycle interminable de violences que le pays traverse depuis plus de trois décennies ont causé un retard chronique de son développement socio-économique. Et pour cause ? La fragilité des institutions étatiques; l’échec des efforts de démocratisation; l’exploitation et l’instrumentalisation des différences ethniques; le manque de dialogue et de coopération entre le pouvoir et l’opposition; l’intransigeance et le manque de flexibilité des acteurs sociaux et politiques.

Exploitation limitée des ressources naturelles

La lutte pour le pouvoir n’est pas le seul défaut qui mine le développement de la RCA. Le pays fait face à de nombreuses situations, ayant pris racine au point d’annihiler les efforts de développement.

Or, la RCA est un pays à forte potentialité géologique et minière. Son sous-sol est rempli des minerais stratégiques économiquement rentable. Ses principales ressources sont : le diamant, l’or, l’uranium, le fer, le platine, le cuivre, le Zinc, le cobalt, les terres-rares, le gaz et le Pétrole. Un véritable scandale géologique, chaque préfecture du pays en possède au moins quatre de ces ressources précitées. Malgré cela, la RCA est classée 188ème sur 189 sur l’Indice de Développement Humain et reste parmi les pays les plus pauvres au monde. Certaines zones sont occupées par les groupes armés qui exploitent les ressources pour leur propre compte au détriment de la population. Les revenus de l’exploitation minière servent à entretenir les guerres. Cette nouvelle donne, bénéficie qu’à une poignée d’individu, qui a pris en otage le secteur minier centrafricain.  Ce qui fait qu’aujourd’hui, les retombées d’exploitation minière ne profitent pas au pays moins de 1% dans les recettes de l’Etat, selon une source rapport de la Banque Mondiale 2021 sur les ressources naturelles de la RCA.

L’état de dégradation avancée des routes

Le développement d’un pays nécessite un meilleur aménagement des voies de communication qui constitue un atout important d’une libre circulation des biens et des personnes. Or, depuis fort longtemps, la ville de Bangui et presque dans toutes les préfectures l’on constate à première vue,  l’état de dégradation très avancées des routes. Alors que celles-ci devraient, normalement favorise la libre circulation et l’afflux du commerce. Même si, aujourd’hui, le gouvernement tente de réhabiliter certaines artères de la ville de Bangui et de provinces, celles-ci sont loin de répondre aux attentes de la population.

 Le peuple centrafricain après la célébration de son 62e anniversaire de son indépendance doit prendre conscience de la réalité du pays et chercher à ouvrir la voie du développement à la Centrafrique à travers des actions concrètes afin de rattraper le temps perdu par des nombreuses crises militaro-politiques.

Pétrus Namkoina