Plusieurs organisations nationales et internationales avaient soutenu la participation des centrafricaines aux élections groupées du 27 décembre 2020. Malheureusement, les chiffres enregistrés ont donné des résultats décevants. 

D’abord, en ce qui concerne l’élection présidentielle, sur les 22 candidats en lice, une seule femme en la personne de Catherine Samba-Panza a représenté la gente féminine. Triste est de constater d’après les résultats définitifs proclamés par la Cour Constitutionnelle, que Catherine Samba-Panza est classée 11e avec 0,86% pour 5 526 voix. 

Et, pour les législatives, sur les 245 candidatures féminines enregistrées par l’Autorité Nationale des Elections (ANE), deux femmes avaient eu l’opportunité d’être élues parmi les 22 députés proclamés vainqueurs dès le premier tour. Au total, 11 femmes parlementaires sont élues sur les 90 députés que compte pour le moment les députés à l’Assemblée Nationale soit 12 %. 50 sièges restent à pouvoir mais elles sont loin d’atteindre le minimum de 35 % comme exige la loi de la Parité Homme-Femme dans toutes les instances de prise de décision.

Devant ces résultats non probants, certains leaders et observateurs de la vie politique centrafricaine se posent des questions afin de déterminer les causes de cet échec. C’est ainsi que le Réseau des journalistes pour le Droit de l’Homme (RJDH), a organisé le lundi 1er juin 2021 à Bangui, un débat sur le thème : « Les causes des échecs des femmes centrafricaines aux élections groupées du 27 décembre 2020 ».

Plusieurs femmes leaders de la société civile et actrices politiques ainsi que quelques hommes ont été conviés à ce moment d’échange afin de ressortir les causes profondes de ces résultats décevants et y trouver des solutions afin de renverser la situation pour les élections municipales qui se pointent à l’horizon.

« Nous avons constaté que les candidates ont éprouvé beaucoup de difficulté lors des élections groupées du 27 décembre 2020. Ce sont par exemples: le manque de bonne préparation. Elles n’ont pas assez de financement, la discrimination au sein de leurs partis politiques, les pesanteurs socio-culturels, la mauvaise stratégie de communication et le manque de solidarité féminine », a déclaré Solange Chantal Touabéna l’une des femmes leaders de la société civile et vice-coordonnatrice de la plateforme féminine dénommée AWLN.

Pour ce faire, un projet réunissant la Minusca, le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) et AWLN a été mis en place. « Ceci afin de lancer une forte sensibilisation auprès des femmes à Bangui et dans les provinces pour réveiller leur conscience et leur montrer leur place dans la politique », a-t-elle ajouté.

Tatiana Florentine Ngoniang, l’une des participantes à ce débat à quant à elle indiqué que les femmes candidates doivent changer leur technique d’approche quand elles partent surtout dans les villes de province. « Elles doivent se comporter et parler de manière simple dans l’optique de toucher la sensibilité des femmes qui se trouvent dans l’arrière-pays qui pourraient s’aligner alors dernière les candidatures féminines », suggère-t-elle.

A en croire les participants, il est important de tout faire pour ramener la chance du côté des femmes lors des élections municipales. En définitive, elles sont appelées à se mobiliser et surtout à prôner la solidarité.

Rayms Yanguere