Les activités de lutte contre les Violences Basées sur le Genre (VBG) dans la sous-préfecture de Mobaye, chef-lieu de la préfecture de la Basse-Kotto prennent ses racines grâce aux interventions des Relais Communautaires (RECO), formés par l’ONG Clira dans le cadre de son projet avec l’UNFPA financé par le Danemark.

Charline Keba fait partie des 20 RECO formés à Mobaye et ses environs. Déterminée et soucieuse de l’ampleur de cette pratique sur les enfants et les femmes, elle se lance dans cette bataille en commençant par sa propre famille.

Pour Charline Keba, cette lutte est d’abord interne à soi-même. « J’ai commencé cette lutte dans ma vie interne, dans ma famille avant de commencer effectivement à sensibiliser les autres pour mettre fin à la pratique des VBG », a-t-elle témoigné.

L’équipe des Relais Communautaires de Mobaye, formée par l’ONG Clira

En janvier 2020 à l’arrivée de l’ONG Clira, Charline et les autres RECO ont suivi une formation sur la santé mentale avant de participer à la lutte contre la pandémie du coronavirus et aujourd’hui s’évertuer dans la lutter contre les VBG.

« Nous avions suivi une formation pour sensibiliser sur les cas des VBG mais sur le terrain, nous nous confrontons à beaucoup de difficultés. Les gens pensent qu’en les sensibilisant, nous devons leur donner des vivres ou de l’argent après. Mais nous apportons les notions qui peuvent sauver des vies », a ajouté Charline qui voit en elle la capacité de contribuer à baisser les cas des VBG.

Perçue comme un humanitaire qui traine derrière elle des vivres, elle est aussi perçue comme une brigade mobile par les praticiens des cas des VBG. « Parfois dans certaines familles, les gens nous font appel pour régler des problèmes liés aux VBG. D’autres se méfient de nous car pour eux, nous sommes comme des policiers qui cherchent à mettre fin à un certain nombre de problème dans les quartiers », a-t-elle ajouté.

Dans les écoles et les lycées, Charline et ses compagnons sont pris comme modèles. « Son travaille m’encourage à faire autant. Elle a contribué à baisser le taux des VBG même ici au lycée. Je souhaite aussi intégrer l’équipe», a lancé Hermann, élève en classe de première.

Le travail des Relais Communautaires, même bénévoles qu’il soit, attire de plus en plus les jeunes voire des personnes adultes à Mobaye car pour eux, à l’absence de la justice, d’une clinique juridique et des organisations de défense et de la protection des droits humains, les RECO peuvent jouer un rôle important dans la consolidation de la paix et le vivre ensemble qui devraient passer par le respect des droits fondamentaux.

Fridolin Ngoulou