Un atelier de la dissimilation de la cinquième édition des cahiers économiques de la République Centrafricaine a été organisé le vendredi 10 mars 2023 sur  le thème «  se munir face aux risques croissants : apporter une réponse aux défis macro-budgétaires et libérer le potentiel du secteur agricole ». Un évènement en présence du  Premier Ministre, Ministre d’Etat de l’Economie du Plan et de la Coopération Internationale Félix Moloua, de Guido Rurangwa, Représentant résident de la Banque mondiale pour la République Centrafricaine ainsi que des experts en économie agricole et l’élevage, en la salle de conférence de l’AGETIP-CAF à Bangui.

Environ trois quarts des Centrafricains, particulièrement les Centrafricaines, dépendent de l’agriculture ou de l’élevage dans leur vie quotidienne, principalement sous la forme d’emplois et de revenus du travail. Cependant, le secteur a été entravé ces dernières années par le manque d’investissement et de modernisation, ainsi que par l’état critique d’infrastructures, notamment routières en milieu rural; des facteurs qui s’expliquent assez largement par la crise sécuritaire que le pays connait depuis 2013 et par les différents chocs successifs qui ont frappé le pays récemment, comme la COVID-19 et la pénurie de carburant à partir de la deuxième moitié de l’année 2022.

Pourtant, le secteur agricole du pays a beaucoup de potentialités, car la RCA dispose d’un climat favorable à l’agriculture et à l’élevage, mais seuls 5% des 15 millions de terres arables dont regorge le pays sont exploités actuellement.

Guido Rurangwa, représentant résident de la Banque Mondiale pour la République Centrafricaine souligne que : « La Cinquième Edition des Cahiers Economiques vise, comme son titre l’indique, à apporter une réponse aux défis macro-budgétaires et à libérer le potentiel du secteur agricole. Le rapport rappelle que des réformes audacieuses et nécessaires doivent être engagées pour revitaliser le secteur agricole, et le transformer en contributeur important à la réduction de la pauvreté. Ces réformes sont urgentes, car l’économie de la RCA est confrontée à des crises qui se chevauchent, dont les plus récentes sont la hausse des prix des denrées alimentaires et du carburant, la perturbation des chaînes d’approvisionnement et les troubles géopolitiques internationaux qui ralentissent la croissance économique du pays à court et moyen termes ».

En effet, l’instabilité des deux dernières décennies a réduit la part du secteur agricole dans le PIB, passant de 55% en 2011 à 32% en 2020. Cette nouvelle édition des Cahiers Economiques identifie cinq domaines prioritaires pour transformer le secteur agricole en un moteur-clé de la croissance et de la prospérité en RCA. Ces priorités sont: le cadre institutionnel pour l’agriculture et l’élevage; l’accès au financement;  l’accès aux marchés; le droit foncier adéquat pour guider l’acquisition et la garantie des terres agricoles;  ainsi qu’une meilleure politique pour la mise à disposition d’intrants et d’équipements agricoles.

Selon Guido Rurangwa, ce rapport a mis en lumière l’importance de l’agriculture pour les femmes. Elles représentent plus de 78% de la main-d’œuvre agricole en RCA. L’appui à l’autonomisation de ces dernières est donc non seulement leur rendre justice, mais est aussi économiquement justifié. Cet appui est essentiel pour le bien-être des familles et des communautés rurales. Il aura un impact positif sur la productivité économique globale, et aidera à améliorer la sécurité alimentaire et à réduire la pauvreté.

Eric Kamot Rokosse ministre de l’agriculture montre l’importance de ce cahier : « C’est la 5e édition du cahier Economique qui est un document de base proposé par les expert de la Banque Mondiale sur la situation économique. C’est depuis 2021 que les travaux ont démarré sur la situation économique de notre pays et on n’avait retenu le secteur de l’agriculture qui constitue la base de ce document. Donc ce cahier Economique passe en revue la situation globale sur le plan macro-économique de la RCA avec tous les indicateurs et aussi les données sûres au niveau agricole.  En synthèse, il y a eu des pistes de solutions qui peuvent servir de base de réflexion ou qui peuvent constituer de projet que le ministère de l’agriculture ou le Gouvernement peuvent mettre en œuvre » Dorcas Bangui Yabanga