Pour lutter efficacement contre le VIH/SIDA en RCA, une nouvelle loi VIH est votée ce jeudi 6 octobre par les élus de la nation à Bangui. Une initiative du ministère de la santé, de l’ONU SIDA et du comité national de lutte contre le SIDA CNLS en Centrafrique.

Pour amplifier la lutte contre le VIH sida en Centrafrique, une nouvelle loi VIH est votée à Bangui. Cette loi vient remplacer celle de 2006 qui définit les principes de lutte ainsi que des dispositions à l’endroit des personnes vivant avec le VIH en Centrafrique.

Le  docteur Pierre Somsé, ministre de la santé et de la population précise que la nouvelle loi comporte des nouveautés qui sont  plus adaptées à la lutte contre le VIH en Centrafrique. Il explique clairement que cette loi apporte une modification très importante sur 3 points essentiels à savoir : l’âge du dépistage, la question de la discrimination et la mobilisation multisectorielle qui vont amplifier la lutte contre cette maladie en Centrafrique.

 1– l’âge du dépistage: c’est une loi qui  permet de renforcer la prévention à travers le dépistage des plus jeunes. Dans l’ancienne loi, l’âge du dépistage est fixé à 18 ans mais la nouvelle ramène le dépistage à 12 ans. Il s’agit là d’une modification majeure car pour éliminer le sida et surtout pour évaluer les  décès liés au sida, il faut dépister tôt. Jusqu’ici notre dépistage se limite à des adultes or les enfants sont déjà contaminés du fait de la précocité du premier rapport sexuel. L’âge du premier rapport sexuel de plus en plus précoce est de 10 ans. Tous les enfants ne peuvent pas être dépistés à cause de l’ancienne loi et beaucoup d’enfants qui ont eu de rapport sexuel avant 18 ans peuvent être porteurs du sida et en meurent, c’est un point très important.

2-la discrimination : l’ancienne loi était discriminatoire et constitue un véritable obstacle à la lutte contre le VIH puisque la discrimination empêche les gens de connaître leurs statuts sérologiques de peur d’être exclu de la société, du travail, de la famille du fait de la honte. Cette nouvelle loi supprime  un certain nombre de considérations et permet aux personnes vivant avec le VIH de vivre comme tout le monde et de se sentir libre, de ne pas avoir peur , de ne pas avoir honte. Cela leur permet de se faire dépister , d’accéder tôt au traitement  et de vivre longtemps. Aujourd’hui on peut vivre longtemps avec le VIH qu’une personne qui n’en a pas.

3–  la mobilisation multisectorielle : c’est un projet de loi qui va au delà du champ médical pour englober le secteur de l’emploi, de la prison,  de l’école.

« Voilà ce que je peux dire à propos de cette loi et de ce qu’elle  apporte de nouveau. C’est pour nous maintenant un véritable levier, une arme pour contrôler la pandémie à VIH sida et pour être au rendez vous des objectifs du développement durable qui veut que le sida ne soit plus une menace pour la santé publique », a- t’il dit en conclusion.

Quant à Bienvenu Gazalima, coordonnateur du réseau des personnes vivant avec le VIH( RECZPEV) c’est une grande joie pour les personnes vivant avec le VIH car cette loi prend en compte leurs aspirations : « entre-temps il y avait une loi en République Centrafricaine, cette loi culpabilise les personnes vivant avec le VIH. Donc cela indexe parce qu’on dit droits et obligations des personnes vivant avec le VIH. Mais  cette nouvelle loi prend en compte toute la République Centrafricaine donc c’est pour moi une fierté pour la Centrafrique et en particulier pour nous les personnes vivant avec le VIH d’être plus visibles au sein de la communauté à travers cette loi », s’est- il réjoui.

De son côté, Christ Fontaine Directeur pays de l’ONU SIDA félicite le gouvernement centrafricain pour l’effort déployé pour cette loi: « Jje félicite la RCA pour cette importante loi VIH qui est adoptée aujourd’hui . Il s’agit d’une grande joie pour les personnes vivant avec le VIH et aussi les personnes à haut risque de contamination. Les protections prévues par cette loi amélioraient l’accès aux soins liés au VIH. Il s’agit également d’une victoire pour tout le peuple centrafricain lorsque les gens ont accès au service VIH, nous pouvons éliminer cette terrible maladie. Quand les personnes vivant avec le VIH ont accès à un traitement sans craindre la stigmatisation et la discrimination, elles restent en bonne santé et ne transmettent pas le virus aux autres. La loi nous rappelle également que tout le monde, riche ou pauvre, en bonne santé ou malade a les mêmes droits humains et fondamentaux », conclut-il.

Le VIH et Sida constituent un problème majeur de santé public en Centrafrique et la lutte doit être bien encadrée pour faire face à cette pandémie.

Belvia Espérance Refeïbona