Conscients que la paix est l’alpha et l’oméga du développement, la junte militaire tchadienne a débuté à Doha (Qatar) les négociations de paix avec les chefs de mouvements politico-armés hier, 13 mars 2022.

Présents à la cérémonie d’ouverture de ce « pré-dialogue », le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki et le Premier Ministre tchadien, Tchad Albert Pahimi, tous ont réitéré les vœux que des « concessions » soient faites pour aboutir à une vraie paix au Tchad.

Aussitôt ouverts, les travaux sont suspendus.

Que réclament les groupes armés ? Les cinquantaines de groupes armés et leurs chefs invités sont presque présents à Doha sauf le leader du FACT dont la rébellion avait tué le Président I.Deby Itno. L’enjeu de cette négociation est la signature d’un accord entre Gouvernement et groupes armés pour leur participation au « dialogue national inclusif » prévu le 10 mai avec les oppositions politiques et armées.

Mais, les discussions pourraient durer des semaines, selon un diplomate. Déjà, les rebelles du FACT ont boycotté la cérémonie d’ouverture contestant le nombre des groupes armés fourni par le Gouvernement et la mise à l’écart de Goukouni Weddeye à ces assises. Pour eux, il s’agit d’une stratégie de réduire la voie des principales rébellions et demandent au Qatar d’être « médiateur et non facilitateur ». C’est donc face à ces préoccupations que les travaux ont été suspendus pour trois jours afin de permettre aux rebelles de « se concerter » et que « chaque camp s’entende pour désigner une dizaine de représentants, pour cadrer la discussion ».

A ce dialogue, tous les mouvements politico-militaires exigent du Gouvernement, la libération de tous les opposants, l’amnistie et aussi la restitution de leurs biens saisis par le Gouvernement.

Qu’attend Bangui de ce pré-dialogue ?

Pays frontalier du Tchad, la République Centrafricaine (RCA) a été longtemps victime des groupes armés qui écument le Tchad. Les rebelles et mercenaires tchadiens sont recrutés par des groupes politico-militaires pour semer les troubles au Sud. Une paix durable aiderait à la stabilité, en RCA plusieurs fois déstabilisée par son voisin du Nord.

C’est pourquoi Bangui suit avec beaucoup d’attention l’évolution des pourparlers au Tchad, comme le Tchad qui attend les résultats du prochain dialogue en RCA.

Junior Max Endjigbongo