Avec le soutien de la MINUSCA, le Haut Conseil de la Communication HCC qui est l’organe de régulation des médias en Centrafrique, a organisé un atelier le jeudi 2 novembre à l’endroit des journalistes à Bangui. Ceci, pour sensibiliser ces derniers sur l’amélioration des cadres juridiques de l’organe de régulation des médias afin de lutter efficacement contre les discours de haine.

Devenus un véritable fléau, les discours de haine ne cessent d’augmenter ces derniers temps en République Centrafricaine notamment dans le milieu médiatique. Pour un recadrage et une  lutte efficace, avec le soutien de la MINUSCA,  le HCC dispose désormais d’un cadre juridique  pouvant réguler ce secteur en cas de délit. C’est dans ce contexte qu’une rencontre avec les professionnels des médias est initiée jeudi dernier en plus de nombreuses sensibilisations des professionnels des médias mais aussi de différentes couches sociales sur les dangers résultant des messages de haine.

Madame Inès Raïssa Gredibert-Bida donne des explications : « Vous savez dans le monde entier et particulièrement en République Centrafricaine, depuis un temps on assiste au déferlement de la xénophobie, du racisme, de l’intolérance et cette tendance va de pair avec la montée en puissance de la haine. Et ce sont les médias sociaux et les autres moyens de communication qui servent de tribu pour les discours de haine et la montée en puissance de la haine. Il y a également des débats publics qui se font sur les médias et  autour des débats sur les plateaux, les gens utilisent parfois des rhétoriques incendiaires pour des fins politiques pour soit discriminer ou déshumanisée certaines entités. Avec tout cela, le HCC a vraiment du pain sur la planche ».

Cependant, il est important de souligner que la liberté d’expression reste un droit à protéger malgré cette législation. Mais il est nécessaire d’en faire bon usage selon madame Gredibert-Bida : « La communication numérique n’est prise en compte que partiellement dans la nouvelle loi sur la liberté de communication, du coup le HCC n’arrive pas vraiment à réguler la communication numérique ou bien les médias en ligne. En plus de cela, faire face aux discours de haine ne dis pas qu’il faudrait qu’on limite ou interdise la liberté d’expression. Le but est plutôt d’empêcher les discours de haine d’attiser la flamme ou d’inciter à la haine et à la violence. On ne peut pas bloquer ou interdire la liberté d’expression », a-t-elle nuancé.

Du moins, ce nouveau cadre juridique vient combler certains vides qui se font remarquer dans la loi sur la communication en Centrafrique. « Conformément aux recommandations issues de l’atelier des formateurs qui a été organisé récemment du 16 au 19 octobre par la MINUSCA, en tenant également compte des carences qui sont observées dans la loi actuelle que la division stratégique de la communication et de l’information publique de la MINUSCA  s’est donc engagée à aider le HCC à améliorer les cadres juridiques afin de disposer des mécanismes spécifiques qui peuvent l’aider, les médias ou la communication en ligne », a soutenu la Haut conseillère.

Même si le cadre juridique est déjà élaboré, il est important de souligner que le manque de matériels conséquents pour le monitoring est un manque qui paralyse encore le HCC dans cette noble mission de régulation de la communication en ligne.

Belvia Espérance Refeïbona