Un atelier de deux jours visant le renforcement des capacités des certains élus de la Nation et du personnel administratif de l’Assemblée Nationale a été organisé du 11 au 12 juillet 2022. Une initiative de l’Enabel en commun accord avec l’ONU-Femme.

Cette initiative vise à intégrer la question de genre dans l’élaboration des projets de loi en RCA. Etant donné que l’Assemblée nationale joue ce rôle du contrôle des actions de l’exécutif, elle est aussi la représentation du peuple. À cela s’ajoute les votes des lois. Il est donc judicieux d’outiller cette institution en vue de permettre, à elle d’analyser tous les projets de loi, vérifiant si les propositions des lois sont sensibles au genre, afin que toute la population bénéficie de la mise en œuvre de la politique publique en RCA. 

Pour Kevin Demanou, chef de programme à l’ONU-Femme, cet atelier permet d’abord aux parlementaires de se familiariser avec les concepts sur le genre dans l’exercice de budgétisation sensible au genre, ensuite renforcer la capacité des participants sur les mécanismes d’intégration du genre dans la conception et l’élaboration des projets de loi à l’Assemblée Nationale en fin d’approfondir leurs connaissances en matière d’indicateurs sexo-spécifiques : « Enabel et l’ONU-Femme ont jugé nécessaire d’organiser cet atelier au profit des élus de la Nation et le personnel administratif afin que ceux-ci puissent être vigilant dans les initiatives visant à discréditer la Femme d’une manière générale ».

Pour Marc Amougou, chef de projet à l’Union Européenne, cet atelier fait suite à un constat selon lequel les votes des lois au niveau de l’Assemblée Nationale se font encore sur certaines valeurs culturelles, c’est l’exemple sur la loi fixant les modalités de la participation des candidats à élection présidentielle : « dans cette loi, il est question qu’avant de se présenter à l’élection présidentielle, les candidat (e) s doivent avoir une maison. Nous pensons que cette loi est discriminatoire, parce qu’une femme quand elle est mariée, pour construire une maison en dehors de celle de son époux est inadmissible dans les coutumes africaines, et cela serait à l’origine de désistement de certaines candidates à l’élection présidentielle ».

À en croire, lors de la cérémonie d’ouverture, le député de Berberati 4, en même temps 3e vice-président de l’Assemblée André Nalké-Dorogo a salué cette formation de renforcement de capacité et félicite par ailleurs, les organisateurs pour la transmission de ces acquis qui selon lui permettront à l’Assemblée Nationale d’être sensible à la question du genre dans l’élaboration et l’adoption des projets de loi en RCA. Il exhorte aussi ses collègues députés d’être assidus lors de ce moment de partage.

Soulignons que la méthodologie adoptée par cet atelier repose sur une approche participative et interactive et des travaux de groupes, c’est ce qui a permis aux participants de partager les expériences entre eux.

Pour ce faire, cet atelier intervient dans un contexte ou le pays affiche de plus faible niveau d’instruction et d’égalité homme-femme. Et lors des multiples crises militaro-politiques, les femmes et filles sont plusieurs fois victimes des violences basées sur le genre surtout à l’intérieur du pays ou le taux d’analphabétisme est trop élevé. Le pays dispose pourtant d’une loi sur la parité Homme-Femme.      

Christian-Stève SINGA