Située à environ 689 kilomètres de Bangui, la ville de Ndelé est quasi oubliée par le ministère de l’enseignement secondaire et technique. Malgré les rapports fournis par les responsables dudit lycée, cet établissement scolaire  fait face à un cuisant problème d’enseignant titulaire. 

Décidément, tous les lycées publics en Centrafrique ont du pain sur la planche. Cette triste réalité n’épargne pas le lycée de Ndelé qui dispose d’une vaste cours, malheureusement ne comporte que trois bâtiments en raison de huit salles des classes plus le bloc administratif. Le pire, il dispose d’un seul enseignant titulaire comme l’explique sans langue de bois, Luc Abouma Lin, enseignant certifié de lettre anglaise, proviseur dudit lycée : «  Le véritable problème auquel le lycée se confronte est celui des enseignants qualifiés. Je peux confirmer que sur 15 enseignants affectés ici, un seul a pu prendre fonction, c’est incroyable mais c’est vrai », a lancé Luc Abouma Lin.

Il précise aussi : « Nous, les trois responsables administratifs (proviseur et les deux censeurs), sommes obligées de reprendre la craie et d’enseigner car nous sommes tous des enseignants certifiés ».

Le salut se trouve dans les enseignants vacataires

«Nous savons que le président de la République Faustin Archange Touadera a mis fin à la pratique de la vacation dans les établissements secondaires. Mais  en commun accord avec les parents d’élèves, nous avons mis en place la stratégie des enseignants vacataires assistés. Chaque fin du mois, les parents doivent contribuer 500f CFA en raison d’un élève pour nous permettre de payer ces enseignants au lieu d’attendre le gouvernement », a témoigné Luc Abouma Lin.   

Ces enseignants vacataires sont pour la plupart des personnels des ONG qui sont dans la localité et qui acceptent volontiers de prêter la main forte au lycée : « Je suis centrafricain et j’ai été à l’école pour travailler aujourd’hui dans cette ONG. Je ne peux pas laisser pourrir l’avenir de mes cadets. C’est ainsi que je prends ce risque qui peut coûter à mon renvoi », a confié l’un des vacataires sous l’anonymat.

Malgré tout, le problème n’est pas résolu

Cette stratégie a permis au lycée de disposer de  quinze (15) enseignants dont un (01) titulaire, trois (03) responsables administratifs et onze (11) vacataires assistés. Le pire est qu’un professeur peut enseigner deux ou trois matières même s’il n’est pas du domaine. Cela montre combien de fois la tâche est immense surtout avec l’effectif pléthorique des élèves pour une classe.

Précisons que parmi ceux-là, il y a aucun enseignant d’épreuve physique et sportif (EPS). Un autre fait qui inquiète Jonathan, élève en classe de Terminale : « Je me demande si nous allons composer les épreuves physiques comme les autres lycées de la RCA ».

Les responsables, les élèves et leurs parents, lancent un SOS pour que le gouvernement mette la pression afin que les enseignants affectés à Ndelé regagnent leurs postes. Notons que ces derniers pointent du doigt l’insécurité dans la région. Une raison balayée d’un revers de la main par le proviseur car ceux qui sont présents à leur postes à Ndelé sont tous encore en vie.

Brice Ledoux Saramalet