Si le sport est un vecteur de développement et de rayonnement sous d’autres cieux, ce n’est pas le cas en République Centrafricaine.

Deux fois champions d’Afrique (1974-1987) en basket, les Fauves de Bas-Oubangui peinent à retrouver l’élite du continent.

S’agissant du foot, le pays court depuis son indépendance (1960) derrière une première phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations. Les autres disciplines sportives (boxe, volley, athlétisme, …) essayent de briller dans la sous-région, mais le résultat est très limité.

Qu’est ce qui freine vraiment le décollage du sport centrafricain ? Comment retrouver l’élite africaine et mondiale du basket ? Quelle politique sportive nationale ? Comment soutenir le développement du sport pour faire de lui un vecteur de développement ?

Des Etats généraux, pour quoi faire ?

Face à l’absence de résultat dont l’Etat centrafricain est le premier responsable, le Ministère de la Jeunesse et des Sport a décidé d’organiser les Etats généraux du sport dont les travaux débuteront le 09 mars 2022. L’enjeu sera de mettre en place une nouvelle politique sportive adaptée à la République Centrafricaine. Pendant ces assises, Les Etats généraux du sport doivent permettre à la RCA de co-construire sa politique des sports.

En connaissant mieux et plus finement les pratiquants, leurs pratiques sportives et leurs attentes, le pays sera en capacité : 

• de mieux répondre aux besoins de la population et des publics pratiquant une activité physique ;

• d’élargir son approche du sport et de l’envisager comme un sujet transversal à la croisée des différentes politiques communales en lien avec les enjeux de bien-être, de santé, d’inclusion, de transition écologique, de rayonnement territorial, de développement économique…

• de faire avancer les réflexions sur la manière pour la RCA de s’organiser avec l’ensemble des parties prenantes – et notamment les clubs et associations sportives- pour répondre à ces deux premiers enjeux.

Construire des infrastructures sportives, penser à un markéting et prôner la bonne gouvernance

Pour développer le sport, la République Centrafricaine devra se doter d’infrastructures de qualité afin de permettre à la population de s’entrainer, d’organiser des compétitions au plan local et de s’exprimer à l’international. Ce déficit d’infrastructures est notoire dans le pays.

L’unique stade de 20.000 place, l’omnisport, le Centre de Basket-Ball Martin Ngoko, ne sont pas entretenus par le Gouvernement. Le stade est suspendu par la Confédération Africaine de Foot (CAF) et l’Etat peine à la réhabilité.

C’est dire que la question de la construction des aires sportives sera au centre des discutions et fera objet des principales recommandations.

Aussi, les participants réfléchiront sur la refonte du système de subventionnement des fédérations et des clubs. Cette question de financement est le tendon d’Achille du foot centrafricain. Le budget alloué au Ministère de la jeunesse et des sports ne dépasse guère 1.500.000.000 FCFA. Malgré cela, la mauvaise gouvernance des subventions allouées aux fédérations pour la participation des équipes aux compétitions africaines est monnaie courante.

S’agissant du markéting, le Ministère des Sport a remis sur la table le projet de loi portant création du Fonds National de Développement du Sport. Il s’agit d’un projet du gouvernement, qui avait été déposé à l’Assemblée Nationale et qui a procédé à l’audition de certains ministres. Puis, l’examen dudit texte a révélé de graves discordances entre certains Ministres. La commission avait donc décidé du renvoi au Gouvernement pour une entente entre ces derniers.

Très attendus, les préparatifs de ces Etats Généraux ont été décriés par plusieurs fédérations qui dénoncent la mise à l’écart du CNOSCA par le Ministère des Sports.

Junior Max Endjigbongo