La crise du COVID-19, la crise économique qui s’en est suivie et la guerre en Ukraine ont eu un impact sur la mobilisation des ressources nécessaires du CICR en 2022. En conséquence, pour cette nouvelle année, cette organisation humanitaire table sur la réduction de son budget alors que les besoins ne cessent de croitre en République Centrafricaine.

De 44 millions de dollars en 2022, cette organisation dispose d’un budget prévisionnel de 42 millions de dollars en cette année 2023. Une suspension de certains postes des expatriés a été faite ainsi que quelques licenciements du personnel local afin de permettre à ce que les fonds projetés atteignent les bénéficiaires sans pour autant que les activités et assistances ne soient réduites.

« C’est pas une bonne nouvelle. Les besoins sont gigantesques. Malheureusement, ils y a des limites. Nous savons que beaucoup de pays, des bailleurs ont réorienté leurs fonds vers l’Ukraine et que beaucoup de ces pays donateurs ont beaucoup dépensé avec la crise du COVID-19, la crise économique », a fait observer Philippe Beauvard, Chef de Délégation du CICR en Centrafrique.

Lors d’une matinée de presse du mercredi 8 février 2023, le Chef de la Délégation du CICR en Centrafrique Philippe Beauvard a rappelé toutes fois que cette organisation reste présente à Bangui, Bouar, Bambari, Kaga-Bandoro et à Ndele, en soutenant fortement les activités de la Croix Rouge Centrafricaine (CRCA).

Il se dit d’ailleurs satisfait des relations avec les autorités centrafricaines, qu’elles soient civiles ou militaires. « Je suis satisfait aussi de la minière à laquelle nous avions mis en œuvre nos objectifs en 2022 sans entrave. Nos équipes ont accompli un grand travail dans des conditions assez difficiles », souligne-t-il.

En effet, les projets de 2023 sont la continuation des réalisations de l’année dernière. La réponse à l’urgence, un soutien renouvelable au système de santé de la Nana-Gribizi notamment dans la sensibilisation de la population, le soutien aux soins de santé, à l’hôpital où le CICR est présent dans tous les services, ainsi que les autres activités dans les prisons, en faveur du Droit Humanitaire International auprès des forces et groupes armés.

En Centrafrique, plusieurs millions de personnes voient augmenter leur niveau de vulnérabilité, leurs moyens de subsistance s’éroder ainsi que leur accès aux services de base comme les soins de santé et l’eau sévèrement limités. Selon l’ONU, 3,4 millions de personnes (56% de la population) ont besoin d’assistance humanitaire et de protection, soit une augmentation de 10% comparé à 2022. Parmi elles, 2 millions de personnes ont des besoins si sévères et complexes que leur bien-être dépend de l’assistance immédiate.

Fridolin Ngoulou