Les croyants musulmans de Centrafrique à l’instar de ceux du monde entier, ont célébré le 9 juillet la fête de Tabaski. Une célébration placée sous le signe d’unité et de fraternité interconfessionnelle. A cette occasion, l’imam Abdoulaye Ouasselegue, secrétaire général adjoint du conseil supérieur islamique de Centrafrique (CSISCA), invite ses paires à prôner l’amour du prochain comme « un fait en soi. »

Célébrée en mémorial du sacrifice du patriarche de la foi Abraham livrant son unique fils Isaac à la demande de Dieu pour prouver son obéissance et dévouement total en son sauveur, la fête de Tabaski ou encore Aid Alad-Ha est un symbole d’humilité absolu dans la foi. Les chrétiens musulmans du monde entier célèbrent ce sacrifice rituel en s’offrant de la viande du mouton en mémorial du celui offert par Dieu à Abraham, épargnant son fils Isaac.

Dans une interview accordée à Oubangui Médias à cette occasion, l’imam Abdoulaye Ouasselegué, secrétaire général adjoint du CSISCA et membre du conseil des sages de la Plateforme des Confessions Religieuses de Centrafrique (PCRC) exhorte les populations qu’elles soient croyants ou pas à se désolidariser de tout comportement de nature à fragiliser la paix sociale et revenir vers Dieu en demandant pardon pour les pêchers afin de prôner l’amour du prochain.

« L’être humain est faillible, tout homme est pêcheur, mais les bons pêcheurs ce sont ceux qui se rachètent, qui reviennent vers Dieu pour demander pardon pour changer de comportement. C’est pourquoi nous les leaders religieux nous continuons toujours d’encourager nos fidèles pour qu’ils reviennent vers la droite ligne qui est le fondement des préceptes divins basés sur l’amour du prochain. Par ce  que, le prophète Mohamed, « paix et salut de Dieu sur lui », disait dans l’un de ses propos, nul n’a la foi que s’il aime pour son prochain. A travers cela, nous devons prôner l’amour du prochain, mais surtout la tolérance. Nous sommes en train de traverser un moment de turbulence où il y a eu de conflit et ce conflit a entrainé de comportements violents. Mais nous ne nous décourageons pas. Nous continuons toujours d’encourager nos adeptes à éviter la violence afin d’aller vers la réconciliation véritable surtout les messages haineux qui polluent les réseaux sociaux. Ces discours n’honorent pas nos religions qui appellent tous à l’amour du prochain », a-t-il souhaité.

La fraternité interconfessionnelle, objet de consolidation du dialogue interreligieux

La célébration de la fête de tabaski de cette année en Centrafrique est placée sous le signe d’amour, de la fraternité entre les dénominations religieuses. Cette nouvelle dynamique interconfessionnelle qui a permis de consolider non-seulement la paix, la sécurité et le vivre ensemble mais surtout la communion interconfessionnelle à travers le pays grâce aux actions des hommes de Dieu. L’imam Abdoulaye Ouasselegué de commenter « La fête de Tabaski symbolise pour les musulmans la piété ou encore la soumission totale à Dieu. Mais, vu la situation que traverse notre pays, nous avons voulu que cette célébration se déroule sous le symbole d’une communion interconfessionnelle. C’est pourquoi depuis quelques années, chaque fois qu’il y a une manifestation interreligieuse, on se met toujours ensemble pour la célébrer. Pour cette année nous avons fêté avec les fidèles catholiques et protestants en vue de renforcer les liens sociaux entre nos communautés.»

Selon Imam Abdoulaye Ouasselegué, cette fête est célébrée sur toute l’étendue du territoire centrafricain. Mais pour marquer cette dimension interconfessionnelle à Bangui, chrétiens catholiques, protestants et musulmans se sont réunis à la mosquée ALFAROUQ de Yapélé, dans le deuxième arrondissement pour une distribution interconfessionnelle de la viande du sacrifice rituel.

Pétrus Namkoina