Joviana Ouabama est âgée de 28 ans est mère de quatre enfants. Elle a ouvert le restaurant le PÉLICAN situé près de la grande route à l’entrée de la Paroisse Saint Pierre de Boali le 1er décembre dernier. Boali est une ville située à 95 km de Bangui, une ville qui attire plus sieurs personnes à cause de ses sites touristiques. Oubangui Médias part à la découverte de cette jeune dame qui donne ses motivations à ouvrir ce restaurant.

A notre arrivée dans son restaurant, Joviana Ouabama est entrain de couper les tomates pour préparer les omelettes d’un client.  Nous avons promené nos yeux pour découvrir que les tables sont installées avec des assiettes et gobelets pour le petit déjeuner, couvertes par des nappes. Un poste téléviseur et un poste récepteur permettent à ses clients de suivre l’actualité nationale et internationale pendant qu’ils dégustent un plat.

Joviana nous explique ses motivations : « J’ai ouvert ce restaurant pour me permettre d’assurer ma charge et celle de mes enfants et en plus aider les jeunes chômeurs de ma localité. J’ai pour le moment déjà embauché deux filles et un garçon », a-t-elle expliqué à l’Oubangui Médias.

Joviana a appris ce métier étant encore mineur, après avoir abandonnée les études en classe de 1ere A4′. Elle s’est retrouvée chez un maître d’hôtel au motel Mayanga Palace à Boali pour travailler. « Mon patron me traitait bien, mais arrivée à un certain moment, je me suis décidée d’ouvrir mon restaurant avec le peu de moyens que j’ai, pour diminuer un peu le taux de chômage en employant certains de mes pairs  jeunes comme a fait mon ancien employeur », explique-t-elle.

Selon elle, le restaurant PÉLICAN, est composé de différents services entre autres : Le service traiteur, le service d’accueil, le service d’achat, tous répartis entre ses employés. Dans ce restaurant, le personnel est appelé à travailler par rotation de 6 heures du matin  à 21 heures le soir.

Quel est l’accueil réservé aux clients?

Pour Joviana, le client est Roi, car dans ce restaurant, ces clients sont accueillis chaleureusement même si la personne n’a pas la capacité de payer un plat de déjeuner ou de petit déjeuner. « Chez nous, le café, le lait, et le nescafé simple c’est à 250 FCFA, avec lait accompagné du beurre et du pain c’est à 500 FCFA. Nous avons plusieurs variétés de plats dont les prix vont de 1000 FCFA à 1500 FCFA, puisque nous préparons les viandes de brousse, la viande de bœuf, du porc, de poissons fumés et frais… avec de différents types de légumes, et la soupe le matin, le plat est à 1000 FCFA.  Si un client me présente 800 FCFA pour le plat de 1000 FCFA, pourquoi ne pas accepter, car il y a beaucoup de restaurants ici à Boali », a expliqué Joviana.

Pour attirer la clientèle, un accent particulier est mis sur la propreté au restaurant PÉLICAN, car selon Joviana, chaque matin, l’une des serveurs nettoie les assiettes et les gobelets, d’autres essuient les chaises et tables tout en mettant la propreté dans la cour. « Chaque 45 minutes, nous mélangeons de l’eau chaude avec de détergents pour nettoyer les accessoires afin d’éviter les poussières pour ne pas décourager nos clients puisque nous sommes en saison sèche. J’ai exigé à tous mes employés surtout les filles d’être propres chaque jour avant de venir travailler au restaurant, car avec le peu de moyens que je détiens, j’essaye de les mettre quand-même à l’aise pour qu’ils aient le courage de m’aider dans cette tâche », a souligné Joviana Ouabama.

Joviana veut encourager l’entrepreneuriat féminin !

Joviana Ouabama précise qu’en ce 21eme siècle, l’on parle de la parité 50/50 entre l’homme et la femme. Et donc si de nos jours, une jeune femme qui ne veut pas entreprendre, elle ouvre sa propre tombe. Selon les explications de Joviana, l’entrepreneuriat n’est pas seulement le fait d’avoir une grosse somme d’argent et une grande entreprise mais avec le peu que l’on vend on peut devenir un grand entrepreneur dans la vie. « J’aime le métier de la cuisine, car pour moi, c’est une meilleure activité génératrice de revenu. Avec cette allure, je vais créer une grande entreprise pour embaucher plus de personnes si Dieu me prête vie », a-t-elle dit.

Cette jeune entrepreneure fait observer que l’histoire d’attendre que tout d’un homme dans un foyer doit être bannie, puisque la Bible même a dit que la femme est l’aide de l’homme et non une charge. Donc toutes les femmes doivent travailler pour soutenir leurs couples « J’ai mon fiancé à qui nous avons fait quatre enfants qui sont tous inscrits à l’école privée catholique. Et si je mets toutes leurs charges sur son compte, je pense qu’il ne va pas supporter. Donc à la fin du mois, nous départageons les tâches », affirme Joviana.

Joviana dénonce le fait que certaines jeunes filles se livrent à la prostitution pour mieux vivre. «  Moi, je suis une jeune fille très belle, je pouvais porter des mini-jupes pour attirer les hommes. Mais tout ça c’est vanité des vanités car je pouvais attraper les maladies sexuellement transmissibles et mourir après pour laisser les enfants orphelins. Donc,  je déconseille les filles qui s’exposent et je les encourage à travailler, à créer des petits commerces pour leur autonomisation. J’exhorte mes sœurs, quelles que soient leurs situations matrimoniales à exercer une activité commerciale en vue de garantir leur valeur devant les hommes», a-t-elle conseillé.

Benjamin est le client que nous avons retrouvé dans ce restaurant. « C’est ma place habituel car je trouve bonne l’initiative de créer pour embaucher, surtout les femmes. Mon conseil est qu’elle ne recule pas. Nous avons vu des restaurants naitre ici à Boali et après une année, il y a plus de rigueur. Qu’elle continue à maintenir la propreté dans son restaurant », a conseillé ce client

Pour de nombreux clients de Joviana, une telle initiative mérite d’être encouragée par les services compétents de l’Etat ainsi que les structures non gouvernementales qui œuvrent pour l’autonomisation des femmes et la réduction du taux de chômage et de la pauvreté comme le fait Joviana à travers son restaurant.

Judes Romain Koualet