Les occupants traditionnels du village Maille 24, situé dans la commune de Bimbo accusent le chef du village d’avoir vendu sans leurs consentements une énorme étendue à une société fictive qui a déjà démarré les travaux de construction d’un collège dans cette partie de Bimbo Il.

Sous un soleil ardant des hommes, femmes et enfants munies des casseroles, sifflets et des feuilles de palmier en symbole de deuil, ont empêché les travaux de construction de ce collège dont ils ignorent le propriétaire.

A quelques mètres de cette concession, nous pouvons voir un panneau d’un projet de construction d’un collège de proximité mais, il n’existe aucun numéro d’autorisation délivré par le ministère de l’urbanisme. C’est ce qui a suscité la colère de ces autochtones.

Dans une correspondance adressée aux autorités centrafricaines, la coordination des occupants traditionnels a dénoncé une irrégularité et manque de transparence dans cette affaire et pointe du doigt le chef du village Ombiako Rodrigue.  Ce dernier aurait reçu une promesse de trois millions de francs CFA et un camion Benne pour la liquidation des terrains de ces occupants traditionnels.

En se basant sur des textes juridiques nationaux, Perrin Likoundou rapporteur général de ladite coordination, précise que les occupants traditionnels ont le droit d’être informés sur les différents projets d’urbanisation en vue d’éviter des mécontentements. Il demande au Chef de l’État Faustin-Archange Touadéra qui est le garant de la souveraineté nationale d’intervenir afin de trancher cette affaire qui perdure encore entre eux et leur chef.

Odile une vielle maman, âgée de 82 ans dont plus de deux lots de son terrain fait partie des portions liquidées par le chef, est très remontée et s’exprime à la presse.  Selon elle, grâce aux médias, son cri de cœur atteindra le Président Faustin-Archange Touadéra.  Les journalistes présents à cette manifestation n’ont pas hésité à prendre les sentiments de cette dame. Parasol à la tête, yeux rougis, Odile a d’abord remercié les professionnels de médias qui ont fait le déplacement dans cette partie de Bimbo Il pour remonter leurs plaintes aux autorités du pays :

« Nous ne sommes pas contre les infrastructures administratives dans notre localité, mais nous demandons tout humblement aux autorités du pays de nous consulter d’abord. On doit nous trouver un endroit pour nous permettre de nous installer. Cette manière d’agir laisse croire que nous ne sommes pas des humains et des Centrafricains ». Larmes aux yeux, Odile n’arrive pas à prononcer noblement les mots, elle a été retirée de la foule pour se mettre à l’abri.

Contacté, le chef de ce village, Ombiako Rodrigue sur son numéro téléphonique Orange, qui nous a été remis par les occupants traditionnels, celui-ci n’a pas souhaité faire des commentaires.

Christian Steve SINGA