Me Crépin Mboli-Goumba a été entendu tôt dans la matinée du 6 septembre 2022 par le commissaire de police du port Amont à Bangui, suite à une convocation qualifiée d’intimidation par les leaders du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution  (BRDC).

C’est dans une ambiance très tendue que les membres du BRDC se sont rendus hier matin au commissariat du port Amont à Bangui, accompagnés par des sympathisants et partisans des partis politiques qui sont au sein de cette plateforme pour soutenir le coordonnateur du BRDC Me Crépin Mboli-Goumba qui répondait à une convocation de la police. Ils ont ténu des banderoles ou on pouvait lire : « Touadéra non à la dictature », « La jeunesse est derrière Crépin Mboli-Goumba », « Svp ne tuez pas le peuple centrafricain » etc…

Il était 8h30 l’heure à laquelle les leaders de l’opposition sont arrivés à l’entrée de ce commissariat. Tout a commencé par le chant de l’hymne national la Renaissance par les sympathisants du BRDC habillés en tee-shirt blanc avec la photo de Me Crépin Mboli-Goumba. Tous ont débarqué dans le bureau du commissaire, qui n’a pas supporté cet attroupement. Il a aussitôt ordonné aux autres leaders de sortir dans son bureau, un ordre qui n’est pas du tout apprécié le BDRC.

Dans une interview accordée à la presse, Me Crépin Mboli-Goumba coordonnateur du BRDC a souligné qu’il s’agit d’une audition dont le dossier est vide, selon son propre terme: « Je tiens d’abord à saluer la détermination inflexible de tous mes collègues ici qui sont venus défendre la démocratie. Cette interpellation est la suite logique de la déclaration du ministre de la communication, porte-parole du gouvernement qui avait déclaré ouvertement que les leaders de l’opposition doivent être arrêtés pour la simple raison qu’ils ont perdu face à la Cour Constitutionnelle. Bien avant le ministre de l’administration du territoire Bruno Yapandé avait souhaité qu’une stratégie soit mise en place pour infliger des motifs pour arrêter les leaders de l’opposition ».

Selon certaines sources, cette convocation du Me Crépin Mboli-Goumba fait suite au meeting qui devrait être organisé sur le terrain de l’école mixte sous préfectorale de Bimbo mais qui a été boycotté par un groupe d’individu qui avaient occupé le terrain pour une activité sportive. Des violences avaient été enregistrées, faisant quelques blessés. L’opposition accuse le pouvoir d’orchestrer ce boycott. Cependant, les proches du pouvoir ont fait circulé un audio où un responsable du BRDC informait son leader qu’ils sont en train de prendre leurs responsabilités pour « déguerpir de force » les occupants du terrain afin de tenir le meeting.

Sur les réseaux sociaux, des réactions n’ont pas tardé certains analystes de la vie politique ont qualifié cette convocation de menace contre la démocratie.

Des tensions nées suite au projet de réécriture de la nouvelle constitution

Depuis le début de l’année, le gouvernement par le biais des organisations qui soutiennent le pouvoir ont lancé des initiatives et des manifestations pour la révision de la Constitution. Ce projet a évolué pour doter la Centrafrique d’une nouvelle constitution.

Le Président de la République Faustin Archange Touadera a officiellement lancé ce projet le 12 aout dans son discours à la Nation. Une partie de l’opposition réunie au sein du BRDC a saisi la Cour Constitutionnelle qui a finalement annulé les décrets créant et installant le comité de rédaction d’une nouvelle constitution.

Ce sujet a créé de polémique politique, accompagnées par des discours violents sur les réseaux. A cela s’ajoute des menaces et intimidations.

Christian Steve SINGA