Dépourvus des valeurs de la démocratie et de culture de compétition électorale, des leaders jeunes, candidats aux différents postes de responsabilité au sein du Conseil National de la Jeunesse Centrafricaine (CNJ-CA) se lancent dans des campagnes de dénigrement. Des messages violents, des discours de haine sans une vision claire en faveur de la jeunesse sont là des éléments qui caractérisent cette période de pré-campagne.

Ce comportement fait dire à de nombreux analystes et observateurs que la jeunesse centrafricaine manque une culture électorale et les valeurs de la démocratie. Ils héritent malheureusement cela des leaders politiques dont la plupart par manque de culture politique et se glisse dans les messages de haine, l’incitation aux violences, la répression et qui sont continuellement en train de brandir la théorie de complot.

Même si le CNJ-RCA se dit apolitique, une culture politique s’impose à tous ceux qui prétendent conduire  la destinée de la jeunesse. Cette politique publique est la valeur qui devrait caractériser ces candidats. En effet, le CNJ-CA a été mis en place par le ministère de la jeunesse comme instrument de la politique du gouvernement en matière de la jeunesse. Cette organisation, n’est pas d’ailleurs reconnue comme une entité de la société civile. C’est pourquoi, sa gestion doit être rigoureuse, non partisane, en ayant une vision globale en faveur de la jeunesse dans son ensemble.

En effet, la crise au sein du CNJ-CA est née au lendemain de la composition des membres du comité de relecture de la Constitution du 30 mars 2016. Sur ce, la jeunesse a été divisée autour de cette question de la participation ou non à ce comité. Une crise interne qui a conduit le ministère de la jeunesse à mettre fin aux fonctions des membres du bureau qui n’avaient que trois mois à passer avant la fin de leur mandat.

Un comité a été mis en place pour organiser les élections des membres du CNJ-CA, en commençant par les organes déconcentrés. Plusieurs coalitions des candidats se forment. Ce qui n’est pas aussi mauvais. Mais ce qui est déplorable est que bon nombre des candidats et leurs soutiens ont transformé cette période à la diffusion de message de haine, de la diffamation et d’insulte sur les réseaux sociaux.

La question que l’on se pose aujourd’hui est la suivante: quels sont les projets de ces candidats aux profits des jeunes ? En effet, le chômage est l’ennemi commun de la jeunesse. Au lieu de rentrer dans ces jeux de ping-pong entre eux, il est important que ces candidats disent quels sont les projets qu’ils comptent mettre en œuvre  afin de s’attaquer à ce problème.

Aussi, malgré le taux d’analphabétisme qui est trop élevé dans le pays, on note aucun projet dans ce sens pour améliorer les conditions d’études et de formations en entrepreneuriat jeunes par exemple. Ces jeunes sont mouillés  dans un manque de culture politique qu’on observe du côté de la majorité des leaders de partis politiques qui n’ont parfois aucune conviction pour le développement de la RCA.

Les jeunes sont souvent relégués au second rang dans les organisations politiques, c’est ce qui caractérise la transhumance d’un parti politique à un autre. Ce comportement qui n’honore pas le pays constitue un véritable danger pour la jeunesse.

Aujourd’hui, l’attente de la jeunesse centrafricaine dans son ensemble est de s’épanouir comme les autres jeunes de la planète. Les jeunes centrafricains sont connus sur le plan mondial comme des acteurs majeurs de la crise que traverse le pays et pourtant, le pays dispose des talents dans tous les domaines. Ceux-ci ne sont pas exploités par manque de vision des leaders politiques en faveur de la jeunesse. C’est quand il y a les manifestations que les leaders politiques pensent à la jeunesse. Le rôle des jeunes se limite à la mobilisation lors des marches et meetings.

Les organisations internationales qui viennent appuyer la RCA sont obligées parfois d’initier des projets aux profits de la jeunesse, pour la simple raison que la jeunesse centrafricaine n’a pas assez de lecture de ce qui se passe ailleurs. Tout le monde vise juste l’unique fauteuil présidentiel.

Les autres pays du continent sont connus pour leurs propres initiatives en entrepreneuriat, création d’entreprises,  ce qui fait d’eux des pays émergents. Mais la RCA est toujours loin et continue de tendre la main aux autres pays par manque d’initiative de développement venant de la part de sa jeunesse, pourtant elle constitue la majorité avec 70% de la population .

Ces messages violents annoncent une campagne et une élection sous tension. Il faut rappeler que l’organisation des élections des responsables du CNJ-CA se passent toujours sous tensions parfois aux coups de points.

Christian Steve SINGA