La Centrafrique se dote enfin de la Fibre Optique. Après  16 ans du lancement des travaux du projet de la Dorsale à Fibre Optique d’Afrique Centrale (CAB), Composante République Centrafricaine (RCA), le pays se dote enfin de cette infrastructure. Le lancement officiel se fait ce lundi 6 février à Bangui, en présence des représentants du Congo et du Cameroun, ces deux pays vers lesquels la Centrafrique s’est connectée.

Ce projet a constitué l’une des  priorités du gouvernement Centrafricain de faire de la RCA un hub naturel pour les interconnexions numériques de la Sous-région et au-delà du continent Africain. Il est un espoir pour ce pays enclavé mais qui cherche à briser un autre enclavement numérique afin de donner des opportunités à la jeunesse.

Ce projet est structuré autour de trois (3) composantes principales, à savoir : La Composante 1 qui concerne l’Environnement Institutionnel qui a permis de mener des réformes nécessaires du secteur, notamment l’harmonisation du cadre juridique au standard international, la densification du pouvoir du Régulateur et la réalisation de plusieurs études pour la digitalisation de la Poste, la restructuration de la Socatel, la mise en place d’un Système National d’Identification Digital (SNID), la construction d’un Centre de Formation Digital à l’Université de Bangui et d’un incubateur de Startup pour ne citer que ceux-là.

La Composante 2, objet du lancement de ce lundi, concerne la construction effective de l’infrastructure des télécommunications très haut débit à fibre optique de la RCA pour compléter le chainon manquant en Afrique Centrale. Cette infrastructure longue de 900 km linéaire relie la RCA à la République du Congo à partir de Lindjombo et Bomassa et la République du Cameroun via la ville de Gamboula avec une intersection dans la ville de Berberati.

La Composante 3, centrée sur les applications va permettre à la RCA de mettre en place le socle du Gouvernement numérique (e-Gouv) à travers le portail Gouvernemental pour fournir à la population différents types de services sur l’ensemble du territoire national.

Les grandes étapes du projet sous le leadership de Faustin Archange Touadera

En 2007, le président Faustin Archange Touadera, en sa qualité de Premier Ministre, Chef du Gouvernement s’était personnellement impliqué dans les négociations afin de signer pour la première fois la convention de financement avec la Banque mondiale, même si ce projet a commencé un peu plus tôt.

Trois ans plus tard, le 25 Août 2010, toujours sous sa conduite, il a aussi personnellement procédé au lancement officiel du Projet Central African Backbone (CAB) dont les travaux ont été suspendus à cause des crises militaro-politiques dans le pays entre 2007 à 2009.

Le 15 Janvier 2011, l’actuel chef de l’Etat a évité à la République Centrafricaine, l’annulation dudit projet en signant d’une manière in extrémiste l’engagement du Gouvernement, ce qui a permis la signature de l’Accord de financement le 12 avril 2012 avec les partenaires.

Après les années de conflit et plu tard en novembre 2016, quelques mois après avoir accédé à la Magistrature Suprême de l’Etat, les différents plaidoyers du chef de l’Etat Faustin Archange Touadera à Bruxelles en Belgique puis en 2017 à Abidjan en Côte d’Ivoire ont permis à la RCA de décrocher le financement conjoint de l’Union Européenne et de la BAD pour un montant total d’environ 22 milliards de FCFA.

Cet engagement combien remarquable au regard de la Nation Centrafricaine est couronné particulièrement par : Le lancement officiel des travaux de ce projet à Berberati le 04 octobre 2019, le lancement officiel du Centre de Formation digital à l’Université de Bangui, le 29 juin 2022 et ce lundi 6 février 2023, le lancement de la fibre optique tant attendue par la population centrafricaine.

Cette infrastructure va permettre à la population Centrafricaine de bénéficier de services de qualité à moindre coût, créer de l’emploi et de la richesse et offrir des possibilités pour le développement de la RCA.

L’évènement déclencheur de ce lundi pourra désormais impacter positivement la vie  de la République Centrafricaine à condition de s’en approprier et d’en faire bon usage de cet outil révolutionnaire afin de garantir la vie des générations futures.

En Centrafrique, au moins 10% seulement de la population est connectée à l’Internet. Avec la fibre optique, plus de 20% de la population sera désormais connectée à ce réseau à fibre optique via les opérateurs de télécommunication dans le pays.

Fridolin Ngoulou