Une rencontre a été organisée jeudi dernier au siège du CNJCA où les jeunes ont profité de la présence du Chef de Gouvernement Henri-Marie Dondra pour attirer son attention sur les violences qui visent les jeunes.

Le vendredi 08 octobre 2021,  le Conseil National de la Jeunesse Centrafricaine (CNJCA) a organisé une grande manifestation pour dénoncer et condamner le massacre de plus de 30 personnes le  05 octobre dernier au village Matchika, situé à 17 kilomètres de Bambari sur l’axe d’Alindao. Cette manifestation a regroupé plus de 500 jeunes venus de Bangui, Bimbo, Begoua et ceux de Bambari voire Bossangoa.

En effet, il était question ce jour de remettre un mémorandum au Premier ministre Henri-Marie Dondra, dans lequel, le CNJCA exige au gouvernement et à la communauté internationale de prendre leur responsabilité. Malheureusement ce jour, ces jeunes qui ont marché sous un soleil de plomb quittant le siège du CNJCA pour venir à la Primature, n’ont pas eu l’opportunité de rencontrer le Chef du gouvernement centrafricain par rapport à son agenda chargé.

Cependant, ils ont été reçus par Alexandre Coumba, ministre conseiller spécial et l’ensemble des membres de cabinet du Premier ministre. L’occasion était donnée à Pamela Audrey Derom, présidente du CNJCA, soutenue par cette multitude des jeunes,  de parler à cœur ouvert aux autorités de la Primature pour enfin leur remettre le mémorandum. Informé et touché par le contenu dudit mémorandum, le Premier ministre Henri-Marie Dondra a décidé de se rendre au bureau du CNJCA afin d’échanger avec les membres dudit bureau et ceux d’arrondissements sur la question de l’insécurité grandissante dans le pays et surtout la contribution de la jeunesse pour faire face à ce problème.

C’est ainsi que le jeudi 14 octobre, Henri-Marie Dondra et certains membres de son cabinet en matière de la jeunesse à la Primature, accompagné du ministre de la jeunesse, des sports et de l’éducation civique Aristide Briand Reboas, est reçu au siège du CNJCA au Complexe sportif Barthélémy Boganda à Bangui. Quelques membres des conseils des arrondissements de Bangui, Bimbo, Bégoua et des Conseils préfectoraux de Bambari et Bossangoa ont également pris part à cette rencontre.

« La préfecture de la Ouaka est en train de se vider de sa jeunesse car plusieurs jeunes ont été tués et continuent d’être tués par les groupes armés. Trop c’est trop, le gouvernement doit agir de manière efficace pour ramener la paix et la sécurité à Bambari et dans toute la Ouaka. Nous ne pouvons pas imaginer que Bambari qui est déclarée zone sans arme et la plus sécurisée continue de subir des attaques des rebelles qui tuent sans merci la population », a martelé Ibrahim Abaganda, président du Conseil préfectoral de Bambari.

Prenant la parole à son tour, Armel Betourou, représentant de Bossangoa dans l’Ouham a rappelé le malheureux massacre des 27 jeunes le 21 juillet 2021  à Bongboto, localité située à 12 kilomètres de Bossangoa. Selon Armel Betourou, jusqu’à ce jour, la lumière n’est pas encore faite sur ce drame. Cependant, il croit qu’un jour la justice sera faite.

Au niveau de Bangui, Mouna Mahadi du 3ème arrondissement, Barbara Sangha du 5éme arrondissement et Christopher Gremali de Bégoua ont également prouvé au Chef du gouvernement combien de fois l’insécurité est grandissante dans la capitale avec les nombreux cas de braquage que l’on ne cesse d’enregistrer voire le trafic des organes et le vol des enfants.

Une situation qui remet en cause le travail des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) déployées dans des arrondissements. Toutefois, elle reste un défi majeur que le gouvernement doit relever. Selon ces jeunes, il est inadmissible de vivre ces choses dans la capitale même. Cela montre combien de fois le ministère de la défense et celui de la sécurité publique ont du pain sur la planche.

Après avoir écouté ces jeunes, le Premier ministre Dondra s’est dit ému  pour leur franc-parler. Il a rassuré le CNJCA que le gouvernement est à pied d’œuvre pour ramener la paix et la sécurité dans le pays. Cependant, il a avoué que c’est une mission difficile du moment où les rebelles sont partout et bien armés alors que l’embargo pèse encore sur les armes à destination de Centrafrique. Il a affirmé être au courant des rumeurs qui circulent ces derniers jours à Bangui parlant d’un probable assaut contre la capitale centrafricaine.

Et pour clore ce débat, comme un seul homme, le Premier ministre Dondra et les membres du CNJCA ont décidé qu’il est indispensable que ce genre de rencontre se pérennise afin de favoriser une bonne relation entre les autorités nationales et la jeunesse centrafricaine. Ceci, pour que chacun apporte sa part de pierre à la reconstruction de l’édifice car, l’union fait la force. 

Brice Ledoux Saramalet