Le Gouvernement Centrafricain a organisé en collaboration avec l’UNICEF et avec l’appui technique de la MINUSCA, un atelier de validation du protocole d’accord relatif à la protection des enfants sortis des forces et groupes armés, le mardi 22 juin 2022, en la salle de conférence de l’hôtel Oubangui.

L’atelier de validation regroupe les responsables des différentes institutions impliquées. C’est une étape qui permet de disposer d’un outil qui puisse faciliter la gestion des enfants enrôlés dans les groupes armés pour qu’ils ne soient pas considérés comme des auteurs mais plutôt comme des victimes, au regard des conventions signées et la loi nationale.

Il  convient de rappeler que la République centrafricaine a ratifié ou a adhéré aux conventions et instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales notamment, la convention relative aux Droits de l’enfant (CDE) du 20 novembre 1989 et ses deux protocoles facultatifs concernant l’implication des enfants dans les conflits armés signé le 25 mai 2000, ainsi que la vente, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, en date du 25 mai 2000. La charte Africaine des droits et du bien-être de l’enfance (CADBE) de 1990 ; les quatre conventions de Genève du 12 août 1949 et leurs protocoles additionnels 1977 etc.

Eloi Sylvestre Betindji Directeur Général des affaires sociales et de l’action Humanitaire s’explique : « C’est un atelier qui s’inscrit dans le contexte de la mise en œuvre du code de protection de l’enfant en République centrafricaine. Nul n’est censé ignorer que notre pays est partie prenante des documents internationaux de la protection de l’enfant à savoir, la convention relative aux droits de l’enfant, surtout son protocole additionnel qui est en lien avec la question des enfants en cours des conflits armés ».

Des dispositions existent tant au niveau international que national notamment, à travers le code de protection de l’enfant qui traite de ces questions. Maintenant entre ce qui est écrit et la mise en œuvre, il y a des étapes. Le gouvernement centrafricain s’engage, à travers le point focal du ministère de la justice et des droits de l’homme, en collaboration avec ceux des ministères en charge des questions de protection de l’enfant, de la défense nationale et de la sécurité intérieure, du DDRR et de l’UEPNDDR, avec le soutien de la MINUSCA et de l’UNICEF, à assurer que tout enfant associé à n’importe quelle force ou groupe armé soit transféré dans un délai ne dépassant pas 24 h aux services sociaux de l’Etat ou, en leur absence, à l’UNICEF ou les intervenants dans le domaine de la protection de l’enfant. Dans le cas où ces acteurs sont absents, ces enfants doivent être transférés à la MINUSCA (protection de l’enfant ou droits de l’homme) qui félicitera leur transfert auxdits partenaires.

A cela, ajoute le Directeur General : « avec ce document nous pouvons disposer d’un outil de plaidoyer parce que la mise en œuvre de ces dispositions nécessite la création des structures et la mise en place de système de fonctionnement pour que cela soit traduit en réalité au quotidien. Un enfant qui se retrouve dans les groupes armés n’est pas à sa place, il faut absolument le faire sortir avec le concourt de plusieurs acteurs impliqués. Avec le problème des conflits que nous connaissons en RCA, chacun a un rôle à jouer. Il donc important de bonifier les actions des uns et des autres ».

Notons que les informations recueillies sur les enfants doivent être protégées et partagées seulement avec les organisations qui doivent porter assistance à l’enfant. Comme énoncé dans les principes directeurs de paris relatifs aux enfants associés aux forces ou groupes armés et à l’article 106.2 du code de protection de l’enfant, les enfants qui ont été recrutés ou utilisés par les forces ou groupes armés doivent être considérés avant tout comme des victimes d’atteintes au droit international. Ils ne doivent pas être poursuivis où sanctionnés ou menacés de poursuite ou de sanction au seul titre de leur appartenance ou association à ces forces ou groupes armés. La personne qui recrutera, utilise l’enfant sera responsable de toute infraction qui l’impliquerait (CPE l’article 179.2.).

DORCAS BANGUIYABANGA