Des experts nationaux, des représentants administratifs, des organisations de la société civile et des partenaires techniques et financiers ont validé avec amendement le diagnostic en vue de l’élaboration de la politique sectorielle de la sécurité intérieure. Ceci, lors d’un atelier de deux jours, organisé à Bangui par le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique et Altair, l’assistance technique auprès de ce ministère et celui de la Justice.

La République Centrafricaine a connu des moments sombres qui ont causé un dysfonctionnement dans le système de la sécurité publique, surtout les multiples crises sécuritaires que le pays a connues.

Dans le cadre du « Programme européen de réforme de la justice et de la sécurité en RCA », l’Union Européenne, à travers Altair, a accepté de financer les réformes engagées par le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique. C’est dans ce contexte que le gouvernement a sollicité l’appui européen pour mener un diagnostic en vue de l’élaboration de la politique sectorielle de la Sécurité intérieure. Ceci constitue une partie essentielle des activités d’assistance technique fournies par Altair en matière de sécurité.

L’appui à l’élaboration de la politique sectorielle de la Sécurité Intérieure est un exemple concret du soutien européen et des partenaires techniques et financiers au département dans ses efforts de renforcement de ses capacités opérationnelles.

M. Samuel Tale-Yekoma, Directeur de Cabinet au Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique a remercié les partenaires et les cadres du ministère qui ont contribué lors des entretiens avec les experts de l’Union Européenne à élaborer ce projet de diagnostic.

« Nous tenons à remercier Altaïr et EUAM sur le financement de l’Union Européenne qui se sont engagés pleinement pour accompagner le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique dans ses réformes et la modernisation de son organisation. Les enjeux de cet atelier visent à déterminer le plus objectivement et honnêtement possible, à évaluer la situation sécuritaire de notre pays avec ses forces et faiblesses, ses défis et ses perspectives afin de construire la police et la gendarmerie de demain », a soutenu Samuel Tale-Yekoma, représentant le Ministre Nicaise Nassin.

Pour le Directeur de Cabinet à l’ouverture de cet atelier, « ce diagnostic est une première étape nécessaire avant d’élaborer la politique sectorielle de la sécurité nationale, politique qui doit reprendre la vision politique et les objectifs sécuritaires du gouvernement, tel que déterminés par son Excellence monsieur Félix Moloua, Premier Ministre, sous la haute clairvoyance de Son Excellence le Professeur Faustin Archange Touadéra, Président de la République, Chef de l’Etat, Chef Suprême des Armées. A ce titre, vue l’importance de ce diagnostic, j’engage tous les participants à s’investir dans ce travail vital pour les Forces de sécurité dans notre pays et je remercie sincèrement l’Union Européenne pour son soutien, au nom du Ministre pour son engagement et son appui constant au département ».

Un exercice inédit

Cet atelier est très important pour ‘le ministère de l’intérieur et de la sécurité publique car il y a deux mois, les experts présentaient ce que allait devenir ce projet de diagnostic. Lors de cette réunion, quelques constats avaient déjà été dégagés.

Serge PANAGET, Conseiller Politique et Chargé d’Affaire de la Délégation de l’Union Européenne en Centrafrique a d’abord félicité les partenaires techniques et financiers, les experts nationaux et internationaux qui ont rédigé ce projet de diagnostic. « Nous avons réussi à bien cerner les dangers et les problématiques de la politique sectorielles de la sécurité. Ce travail de diagnostic qui est une demande directe de monsieur le ministre permet d’offrir de très nombreux éléments pour élaborer une politique nationale de façon souveraine, et avec le soutien des partenaires de votre choix. La délégation de l’Union Européenne est fière d’avoir accompagné ce travail de diagnostic et se tient prête à continuer son soutien dans ce domaine avec les autres partenaires techniques et financiers », a-t-il souligné.

En effet, ce diagnostic présente la vision de la partie nationale sur la future politique sectorielle de la sécurité intérieure. C’est un exercice inédit d’accompagnement du ministère de l’intérieur et de la sécurité publique qui doit chercher à répondre aux préoccupations de la population qui aspire à la sécurité nationale après plusieurs années d’insécurité.

Le diagnostic dont les résultats sont présentés a abordé plusieurs aspects allant du cadre juridique, de la volonté politique aux relations entre les FSI et la population.

Les experts ont noté que les FSI reviennent de loin si on considère leur état en 2013. Beaucoup de choses positives ont été réalisées avec l’appui de la Communauté Internationale qu’il faut consolider. Cependant, il faudra travailler sur les insuffisances pour les réduire; introduire la  gestion des risques dans les politiques de sécurité intérieure; adopter une approche holistique dans le traitement du secteur de la sécurité intérieure et impliquer de plus en plus la société civile dans la paix civile parce que la sécurité est une affaire de tous.

Fridolin Ngoulou