Dans nos sociétés africaines, la femme n’occupe pas la place qu’elle mérite. Elle est bien souvent réduite à l’état d’objet et se trouve marginalisée. Nous sous-estimons sa force et capacité, ce qui est grandement dommageable non seulement à elle-même, mais à la société, qui se voit ainsi privée d’une grande ressource. Rien ne lui permet d’évoluer et d’explorer son potentiel.

Bien des responsabilités ou fonctions sont essentiellement réservées aux hommes, et nous mettons de côté les capacités surnaturelles de la femme. Prenons pleinement conscience qu’elle est une créature merveilleuse de Dieu.

Le Seigneur m’a fait la grâce de pouvoir me marier, et je mesure chaque jour la capacité de la femme. Nous citons souvent cet adage « Derrière chaque grand homme se trouve une grande femme ». Aussi je témoigne humblement que la plupart de mes exploits ne viennent pas de moi, mais de ma femme, qui a su me conseiller et me soutenir.

Dans notre société dite « traditionnelle » la place de la plupart des femmes se trouve à la maison pour y faire les travaux ménagers, s’occuper des enfants, cuisiner. Je ne dis pas qu’elle ne doit pas s’occuper de la maison, car la Bible dit que « la femme sage bâtit sa maison ». Elle doit assumer ses responsabilités familiales, mais son rôle ne peut se limiter à cela.

Considérez ceci : Jésus était prophète, fils de Dieu, Dieu incarné. Il avait la plénitude de la divinité, pourtant, il a marché avec des femmes tout au long de son ministère. Elles furent nombreuses à le soutenir d’une manière extraordinaire. Ce soutien fut physique, moral, spirituel et financier. Ces femmes ont toujours été là, même dans les pires moments.

Alors que Jésus affrontait la réalité de la croix et que bien des apôtres prirent peur, ces femmes restèrent à ses côtés, disant à Christ « Nous pleurons pour toi ». Elles auront été continuellement présentes jusqu’à sa résurrection.

Mais nous voyons aujourd’hui comment les femmes sont discriminées, sous-estimées, exploitées.

Au lycée, d’innocentes jeunes filles se battent pour apprendre et travailler, mais on leur propose de coucher pour réussir leurs études. On leur demande de baisser leur jupe pour obtenir un poste ou une promotion. Des adolescentes tombent enceintes à cause de maîtres et de professeurs qui abusent d’elles. Même dans les églises, de soi-disant pasteurs abusent de leur autorité pour salir des femmes, au nom de l’onction. Certains autres, parce qu’ils sont sénateurs ou ministres, pensent que toutes les femmes du monde doivent être consommées et se mettre à leur disposition. Leur rôle est cantonné à celui d’objet sexuel.

Cela constitue un véritable danger pour la santé de notre nation. 

J’ouvre une parenthèse : Mes chères sœurs, vous n’êtes pas obligées d’accepter. Vous devez préserver votre identité et votre honneur. Rien ne vous oblige à tomber dans ce piège. Sachez dire « non ! ».

Aujourd’hui, en Afrique, les femmes ne sont pas respectées. Combien d’entre-elles sont-elles ingénieures en Centrafrique, ont-elles un doctorat, un master ? Je ne dis pas qu’il n’y en a pas, car il y a des exceptions, mais cela reste marginal. La femme a perdu sa valeur et ne parvient pas à trouver sa place dans la société.

Elle est pourtant la mère de l’humanité. Aucun homme, aussi fort soit-il, ne peut donner naissance. J’ai assisté à un accouchement et j’ai vu combien la femme souffre. Depuis ce jour, ma manière de regarder la femme a changé. J’ai une haute considération envers les femmes et je veux saluer toutes les femmes de la société centrafricaine qui se battent jour et nuit pour notre pays.

Si nous voulons voir notre pays se développer, il est temps que nous les honorions, et pas seulement des lèvres. Chaque fête des mères est un grand événement mais cela ne suffit pas. Il nous faut changer notre manière de penser.

La place de la femme n’est pas seulement dans une maison. Je fais partie de ceux qui croient que Dieu peut utiliser les femmes pour changer une nation, une église, une administration, une organisation. Dieu ne nous voit pas seulement selon notre sexe mais comme des humains.

Prenons conscience que la femme est une bénédiction et non un fardeau. Reconnaissons ce bonheur que Dieu nous fait en nous donnant des épouses, des mères, des filles, puis encourageons-les. Faisons-leur de la place dans la société et sanctionnons les comportements qui cherchent à discréditer la femme.

Il est de temps de réformer notre manière de penser et commencer à réaliser que la femme est une bénédiction pour l’humanité. Offrons-leur la possibilité d’étudier, d’aller plus loin, de servir Dieu simplement dans nos églises. Certaines d’entre-elles ne leur permettent pas de servir Dieu à cause d’une mauvaise interprétation de la Bible.

Si nous voulons voir la main de Dieu et notre pays évoluer, il est temps que nous considérions la femme.

Rev Cyriaque Ndickini