Le Ministre de la Jeunesse, des Sport et de l’éducation civique, Aristide Briand Reboas a conféré ce samedi 02 octobre 2021 avec la presse. Il a déploré la mauvaise gestion des subventions accordées par l’Etat à des fédérations (140millions pour la FCBB). Il a cité le cas de la Fédération Centrafricaine de Basket-Ball et aussi celui du Comité National Paralympique.

Le chef du Département a regretté que le rapport financier établi par la Fédération Centrafricaine de Basket-Ball ne soit pas conforme à ses investigations. « Dans le rapport financier produit par la Fédération Centrafricaine de Basket-Ball après l’Afro basket 2021 à Kigali au Rwanda, il y a des lignes budgétaires qui ne sont pas convaincantes. J’ai appelé personnellement les joueurs au téléphone pour leur demander combien ils ont reçu comme frais de participation. Je suis étonné de voir que le per diem perçu par chaque athlètes ne corresponds pas à la somme mentionnée par la fédération dans son rapport », a expliqué Aristide Briand Reboas.

Il a souligné que ce mal gouvernance a frustré les Fauves de Bas-Oubangui qui « risqueraient aussi de manifester leur colère dans les jours avenir ».

Le Ministre de la Jeunesse et des Sports saisit la Cour des Comptes

Pour faire la lumière sur cette affaire de «fausses factures » et de « détournements des fonds », le chef du Département a déclaré que la Cour des Comptes sera saisie pour que lumière soit faite. Car selon lui, « en faisant le calcul, nous nous sommes rendus compte qu’il y a une incohérence entre le rapport présenté par la Fédération et l’ensemble des dépenses. Du coup, il s’avère qu’il y avait des fraudes au niveau des lignes budgétaires et des détournements des fonds. J’ai alors saisi la Cour des comptes pour réclamer de la Fédération Centrafricaine de Basketball une justification correcte des fonds alloués pour l’Afro basket 2021 à Kigali. Cela me permettra de faire aussi mon rapport à mes chefs hiérarchiques », a-t-il précisé.

Le comité national paralympique aussi indexée 

Le ministre a aussi relevé ce même soupçon au Comité National Paralympique. Lors des derniers Jeux Olympiques Paralympiques de Tokyo, la République Centrafricaine était représentée par deux athlètes. L’ensemble de staff technique ne dépasse pas trois personnes. Triste est de savoir que leur rapport financier n’était pas arrivé au Ministère jusqu’à ce jour.

Le Ministre a révélé que « le Gouvernement a octroyé 32 millions au staff qui s’était rendu pour les JO Paralympiques à Tokyo. Grande est notre surprise qu’à leur retour, ils ont refusé de nous faire parvenir leur rapport ».

Le Département a interpellé les responsables de la dite Fédération à trois reprises, en réponse, dans un courrier aux termes discourtois, «  ils ont déclaré qu’ils ne traitent pas avec le Ministère des Sports mais plutôt directement à celui des Finances et du Budget», a indiqué le ministre Reboas.

Et voilà que pour approuver un terme de référence pour une demande de subvention pour une mission à l’extérieur, la même Fédération a envoyé le document au Ministère. C’est ainsi qu’il a trouvé l’occasion de leur rappeler que son département  est incontournable : « Ne disiez-vous pas que vous ne traitez pas avec nous ? Alors voyez directement avec ceux avec qui vous traitez pour faire les choses », a-t-il répondu en annonçant que «  les autorités compétentes ont été déjà saisies de ce dossier ».

Devant ces faits, le Ministère a décidé de suspendre la sortie de toutes les fédérations qui n’auront pas à produire des rapports financiers authentiques afin de justifier les dépenses réalisés sur l’argent du contribuable centrafricain.

A en croire Aristide Briand Reboas, si nous voulons que le sport centrafricain se développe, il est important de faire régner la transparence et la bonne gouvernance dans la gestion financière. Le ministre a souligné qu’il ne touchera pas personnellement à la gestion financière car c’est le travail des fédérations. Toutefois, étant le numéro 1 du sport centrafricain, il a « le devoir de contrôler et de reformer toutes les transactions afin d’éviter la gabegie financière».

Peut-on dire que c’est la fin de cette mauvaise pratique érigée en méthode de gestion en milieu du sport ? Pour arrêter de saigner le contribuable centrafricain, le Gouvernement devra obliger les fédérations au respect de la bonne gouvernance et de respecter la procédure de demande de subventions qui doit obligatoirement passer sur la table du Ministère des Sports.

Ces fédérations citées par le Ministre n’ont pas encore dit leur mot aux médias.

Brice Ledoux Saramalet