En prélude de la célébration de la Journée mondiale de la radio, célébrée le 13 février de chaque année, le Comité de Protection des Professionnels de Médias (CPPM) a procédé le jeudi à la restitution de l’enquête Olofio. Une occasion qui a permis à cette organisation de brosser la situation des journalistes en Centrafrique.

Elisabeth Blanche Olofio était journaliste. Elle travaillait dans une station de la radio communautaire catholique appelée « bé oko » à Bambari une ville située à 200 km de la capitale Bangui à l’Est du pays. Selon l’enquête menée par Free- press, Olofio était identifiée et prise pour cible par les rebelles de la Seleka en tant que journaliste d’investigation alors qu’elle enquêtait sur une affaire de détournement de fonds destinés à la réhabilitation de l’école Michel Maître dans l’enceinte du diocèse catholique de Bambari. Trahie par un jeune du quartier appelé  » Oyoh », Olofio a été gravement frappée et torturée puis violée par les combattants de la Seleka qui étaient sous le commandement du général Tom Adame du colonel Meya en 2013. Elle a été laissée à moitié morte. Les soins médicaux n’étant pas disponibles à Bambari, elle est transférée à Bangui en fin février 2013 avec ses 2 filles pour se soigner. Mais elle n’a pas tenu le coup et au terme d’un an et demi de souffrance, Elisabeth a succombé à ses blessures en Juin 2014.

Malheureusement, jusque là, aucune enquête judiciaire n’est ouverte à propos de sa mort.

Une situation qui éveille la conscience des journalistes à revendiquer leurs droits. selon Élise Jeanine Lugo,  vice-président du comité de protection des professionnels de médias, la situation des journalistes en Centrafrique est très critique. « Ce sont des gens qui exercent une profession très délicate et importante pour la construction du monde et des pays. Mais, malheureusement, si on regarde de près, ce sont des gens qui vivent dans la précarité et la mendicité. Dans l’exercice de leur fonction, ils sont sujets à de multiples cas de violences mais ces violences ne sont toujours pas dénoncées. Le cas patent est celui de Elisabeth Olofio que nous pleurons aujourd’hui. Le rapport qui nous a été communiqué par Free press nous amène à une prise de conscience. Les professionnels de médias à travers ce rapport doivent réaliser qu’ils ont des droits au delà de leur devoir qu’ils doivent se lever pour revendiquer ses droits », a exprimé la vice présidente.

Plusieurs autres actions sont prévues pour parvenir à la justice contre les commis sur les journalistes en Centrafrique.

Notons que cette activité s’inscrit dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de la radio.

Belvia Espérance Refeibona