La Cour pénale spéciale (CPS), tribunal hybride composé de magistrats nationaux et internationaux chargés de juger les crimes de guerre et contre l’humanité commis depuis 2003, ouvre son premier procès ce mardi à Bangui, après sept ans de création. A cet effet, l’Observatoire Centrafricain de Justice Transitionnelle salue ce premier procès et estime qu’il est une avancée significative vers la justice pour des crimes graves commis en Centrafrique.

Déclaration de l’Observatoire

L’Observatoire Centrafricain de Justice Transitionnelle salue l’ouverture du premier procès de la Cour pénale spéciale (CPS), prévue pour le mardi 19 avril 2022, pour les crimes de guerre et crimes contre l’humanité, qui auraient été commis en 2019 à Koundjili et Lemouna par les suspects Issa Sallet Adoum, Ousman Yaouba et Tahir Mahamat, tous, membres de la rébellion « 3R ».

Ce premier procès « pilote » est une avancée significative vers la justice pour les crimes graves dans la hiérarchie de l’horreur et de la réprobation, commis sur le territoire de la République Centrafricaine. La répression de ces crimes monstrueux est, aux côtés des autres mécanismes non judiciaires comme la Commission vérité Justice Réparation et Réconciliation (CVJRR), un gage pour la réussite du processus de Justice Transitionnelle engagé en RCA.

Tout en félicitant la CPS pour ce premier procès, l’Observatoire Centrafricain de Justice Transitionnelle l’incite à intensifier ces poursuites à l’encontre de toutes les autres personnes sur qui pèsent de graves soupçons de violations du droit international des droits de l’homme et du droit humanitaire pour qu’elles répondent de leurs actes.

Dans un pays comme la RCA, marqué par une impunité chronique des crimes graves, le procès joue un rôle important dans l’apaisement des cœurs et des esprits. A travers ces procès, votre tribunal ouvrira un espace d’écoute où chaque personne vient avec sa vérité et son vécu personnel.

Le procès est un lieu où l’humain côtoie l’inhumain, yeux dans les yeux, un lieu où la survie fait face à la mort, un lieu où l’horreur absolue s’entoure d’incrédulité bref, un lieu de confrontation entre la victime et leur présumé auteur. Telle est la raison pour laquelle, le procès joue un rôle thérapeutique important pour toutes les parties et, par conséquent, un déterminant pour la paix et la réconciliation.

Tout comme les associations des victimes, les organisations de la société civile et toutes les autres sensibilités en République Centrafricaine, l’Observatoire Centrafricain de Justice Transitionnelle suivra avec beaucoup d’attentions ce procès pilote et les suites venir.

Fait à Bangui, le 18 avril 2022 Pour le Bureau

Le Président

Dr. Arnaud Yaliki