Octavie est une jeune dame d’une trentaine d’années, mère de 7 enfants dont 4 filles et 3 garçons. Elle et ses enfants habitent le quartier M’poko bac 2, situé dans la commune de Bimbo avec le père de ses enfants. Avec les épreuves des inondations que traversent leur famille en ce temps de pluie, le mari a décidé de quitter sa famille pour rejoindre une autre femme. Désespérée de la situation, Octavie témoigné à Oubangui Médias ce mercredi 28 Octobre sa mésaventure avec son amant, à l’heure de la rentrée scolaire.

Même si on lutte sévèrement contre les VBG en Centrafrique, certains hommes continuent de l’exercer sous d’autres formes sur leurs familles. C’est le cas de l’abandon de foyer qui devient assez récurrent dans certains quartiers de Bangui. Surtout pendant les périodes de la rentrée scolaire où les charges deviennent plus délicates, certains parents irresponsables et la plupart des hommes préfèrent abandonner leurs femmes avec des enfants pour fuir les charges.

Octavie est l’une des victimes qui a décidé de se livrer à Oubangui Médias afin de solliciter de l’aide pour la scolarisation de ses enfants : « Je vis au quartier M’poko bac 2 avec mes enfants et mon mari. On était bien ensemble jusqu’à ce que les pluies de cette année commencent à affecter notre famille. Comme nous ne savons pas où aller avec les enfants, nous sommes restés chez nous malgré les inondations. Mais juste après la deuxième grande pluie du mois d’août passé, mon mari m’a abandonné avec nos 7 enfants dans la maison pour regagner une autre femme et ne s’occupe plus de nous. Je suis seule avec les enfants et leur prise en charge me dépasse car même ma famille ne peut m’accepter avec tous les enfants à cause de la cherté de vie à Bangui », confie cette dernière au visage pâle et bien malheureux.

Même si elle tient le coup pour trouver de quoi à manger à ses enfants, Octavie se plaint beaucoup de leur scolarité. Pour elle, trouver de l’argent pour l’inscription des enfants n’est pas du tout facile : « Je me débrouille à vendre de petites choses pour les nourrir, mais avec cette rentrée scolaire, ce n’est pas facile. Vu que le marché même est compliqué, il y a mévente et on ne fait pas de bénéfice. Je suis tombée en faillite dans mon commerce. Actuellement, je suis fauchée et je ne sais comment trouver de l’argent pour l’inscription de mes enfants qui ont l’âge scolaire »,  s’est-elle-plaint.

Stelle, sa première fille de 12 ans témoigné: « Depuis que les parents ont commencé à préparer la rentrée de leurs enfants en achetant des habits, chaussures et fournitures scolaires, mes cadets n’ont encore rien reçu de nos parents. Et quand je demande à ma mère, elle me dit toujours de patienter. De surcroît, le lundi, les cours vont reprendre mais notre scolarité n’est pas encore assurée puisque maman me disait qu’elle n’a pas d’argent. Quant à notre papa, on ne sait où il est, il nous a abandonné ».

Octavie doit prendre en charge la scolarité de six enfants déjà à l’âge scolaire. Face à la vulnérabilité de la pauvre femme et ses enfants, elle lance un appel à toutes personnes de bonne foi de lui venir en aide dans cette détresse qu’elle traverse, une détresse couplée avec les inondations qui affectent sa zone de résidence.  Surtout que depuis le début de son calvaire, elle n’a pas encore reçu de l’assistance venant d’une ONG ou une tierce personne. Pour prévenir du pire, elle lance l’alerte à toute personne et organisation des victimes de lui venir en aide.

Le code de protection de l’enfant adopté en juin 2020 en son article 37 stipule que : « Tout enfant a droit à une éducation qui lui assure le plein développement de ses aptitudes intellectuelles, artistiques, culturelles, morales, physiques et sportives, ainsi qu’à la formation civique et professionnelle. Les parents ont l’obligation d’envoyer leurs enfants à l’école sans aucune discrimination. Aucun enfant ne peut, en matière d’éducation, faire l’objet d’une mesure discriminatoire, qu’elle résulte de la loi ou d’un acte réglementaire pou du fait d’un particulier ».

L’abandon du foyer conjugal est une forme des VBG condamnée par la loi.

Belvia Espérance Refeïbona