A L’occasion des 15 ans du département des sciences de l’information et de la communication (DSIC) de l’Université de Bangui, qui sera commémoré en différé le 5 avril 2023, Oubangui Médias a rencontré Dr Jean Claude Redjeme, Chef de ce département qui nous livre une vue d’ensemble sur le fonctionnement de cette école du journalisme.

Oubangui Médias: Dr Jean Claude Redjeme Bonjour. Vous êtes Chef du département de DSIC depuis sa création. Dites-nous comment est né ce département ainsi que ses objectifs?

Jean Claude Redjeme : Bonjour et merci beaucoup. Le département des sciences de l’information et de la communication a été créé en 2007 par un arrêté ministériel, juste après les états généraux des médias centrafricains qui se sont tenus la même année. Et donc un an plus tard, les portes du département ont été ouvertes. Normalement, le département devrait être logé au PK10 sur le site de l’ex orostom. Compte tenu des difficultés sécuritaires, le Recteur à l’époque a préféré que le département soit logé provisoirement au sein de l’école normale supérieure.

L’objectif assigné à ce département, c’est de former une nouvelle génération de journaliste pour qu’ils puissent intégrer la dimension déontologique et la consolidation de la paix. Effectivement, la plus part des journalistes qui étaient formés à l’époque à l’étranger notamment en France, au Cameroun et en Côte d’Ivoire avaient l’âge de la retraite, et beaucoup étaient décédés. Ce département est venu à point nommé combler ce vide et jusqu’aujourd’hui nous avons formé 10 promotions et environs vingt-cinq journalistes chaque année sont sur le marché de l’emploi et si on compte les 10 promotions cela nous fait deux cents cinquante journalistes formés au sein du DSIC qui aujourd’hui exercent dans les médias de la place. Le DSIC a besoin de plus de moyens et attentions pour atteindre ses objectifs.

Oubangui Médias : Qu’est-ce qui vous a motivé à organiser une journée portes-ouvertes à l’occasion de ce 15eme anniversaire ?

Jean Claude Redjeme : Nous organisons une journée portes-ouvertes le 5 avril prochain c’est justement pour faire connaître ce département qui est ignoré de la population et en quelque sorte abandonné à son sort pour que les autorités puissent prendre conscience que c’est un département qui avait été à l’origine considéré comme un département phare de l’Université de Bangui mais beaucoup des années passées, on se rend compte que ce département est laissé pour compte.

Et il y a beaucoup de difficultés que nous rencontrions : les problèmes d’équipements, le journaliste est celui qui travaille notamment avec un ordinateur, un dictaphone, une caméra et un appareil photo pour ne citer que ceux-là. Au départ, l’UNESCO qui nous appuyait ne le fait plus et nous n’avons pas l’appui du gouvernement ni d’une autre organisation du fait que franchement, le département a du mal à joindre les deux bouts. Nous sommes obligés de voir au niveau du campus numérique ou alors au niveau d’une autre structure pour pouvoir amener les étudiants à faire les cours notamment en informatique. Vous voyez donc c’est un problème. La formation en informatique devrait se faire surplace. Hors, nous n’avons pas les équipements adéquats, les besoins sont énormes, on a besoin d’un studio polyvalent de radio qui peut être opérationnel, cette radio peut émettre pour permettre aux étudiants de faire leurs travaux pratiques surplace. Or, nous n’en avons pas. Nous avons un studio certes, mais qui ne fonctionne pas, qui ne permet pas aux étudiants de travailler dans de bonnes conditions.

Oubangui Médias : Vous venez d’adopter un nouveau problème d’enseignement. Quel est son importance ?

Jean Claude Redjeme : Le département fonctionne depuis avec un programme qui a été conçu à l’esquisse de Yaoundé et ce programme est devenu caduc après plusieurs années. C’est pour cette raison que nous avons décidé de nous inspirer du programme ivoirien et certains missionnaires français qui étaient de passages en Centrafrique ont mis à notre disposition un programme. Donc, nous avons fait la fusion et nous l’avons contextualisé avec certains cours typiquement centrafricain par exemple le cours sur l’environnement médiatique centrafricain et le cours de Sango. Ce programme ne s’arrête pas seulement en licence comme l’ancien programme, maintenant, on peut aller jusqu’à master, et en master, il y a deux filières : l’étudiant peux continuer en journalisme ou faire la communication. Voilà donc la nouveauté dans le programme de l’enseignement au DSIC.

Oubangui Médias : Dr Jean Claude Redjeme, merci

Jean Claude Redjeme : c’est à moi de vous remercier

Interview réalisée par Zarambaud Mamadou