Au moment le monde est en train de faire face à la pandémie de la Covid-19, il est important de ne pas perdre de vue l’avancée progressive du VIH Sida. Si la question de la transmission de cette maladie est souvent au centre des pensées, toutefois, celle de la discrimination et de la stigmatisation des personnes infectées est cruciale.

C’est ainsi qu’en décembre 2017, le 41e Conseil de coordination du programme de l’ONU Sida (CCP) a examiné les données factuelles disponibles sur les conséquences de la discrimination dans les établissements de soins de santé sur les efforts visant à atteindre les cibles mondiales de prévention et de traitement du VIH. Il a ensuite déterminé des actions pragmatiques pour lever ces barrières.

Pour ce faire, la République centrafricaine qui fort longtemps lutte  contre le VIH Sida a rejoint en fin 2019 le Partenariat Mondial pour l’élimination de toutes les formes de stigmatisation et de discrimination liées au VIH Sida. Il est question de mener des actions de sensibilisation dans le secteur des soins de santé, dans les milieux professionnels, dans le secteur de la famille, de la communauté, dans le contexte d’urgence et humanitaire.

A cet effet, deux ans après, le comité souhaite faire une évaluation de la situation pour voir dans quelle mesure changer de stratégie afin d’atteindre les objectifs. Pour ce faire, une réunion a été organisée le 28 octobre 2021 en la salle de conférence du Centre de la mère et de l’enfant à Bangui par le comité de référence du Partenariat Mondial.

« Nous voulons à travers cette réunion évaluer l’état de la situation surtout dans le contexte où tout est ralenti avec l’avènement de la pandémie à Coronavirus. Ceci va nous permettre de voir dans quel contexte nous pouvons changer les choses à travers la redynamisation de la machine pour enfin atteindre l’objectif assigné qui est l’élimination de la discrimination et de la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH sida », a souligné Marie Angel, représentante par intérim du bureau pays de l’ONU Sida en Centrafrique.

Toutefois, elle ajoute : « Le Sida n’est pas seulement un problème médical. Il est également un problème de droits humain, du genre et de la paix. Pour ce faire, la contribution de tout est chacun est important pour relever les défis. Cette réunion est une opportunité pour les participants de travailler de façon multisectorielle et de renforcer l’énergie entre les différents acteurs pour trouver ensemble des stratégies pour lutter efficacement contre ce fléau, d’où la participation à cette réunion des personnes venant du monde de la santé, des patients, de la société civile, du gouvernement, des partenaires et même des Nations-unies».

Quant à la ministre en charge de la promotion du genre, de la femme, de la famille et de l’enfant Margueritte Ramadan qui a présidé  l’ouverture de cette réunion, elle affirme que la discrimination et la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH Sida, jouent négativement sur leur statut social. Elle appelle ainsi à une prise de conscience générale qui consiste à soutenir moralement ces personnes car le Sida n’est plus la seule maladie contagieuse et mortelle aujourd’hui dans le monde.

A en croire Marie Angel, représentante par intérim du bureau pays de l’ONU Sida en Centrafrique, beaucoup des activités sont déjà réalisées dans le cadre de projet. Mais les défis sont encore énormes. C’est ainsi qu’un d’action stratégique est mis  en place. Le but est de tout mettre en œuvre pour atteindre l’objectif de zéro discrimination en 2021-2022 en regroupant certains nombres d’activités prévues par les différents partenaires

Rappelons que ces programmes visant à éliminer la stigmatisation et la discrimination liées au VIH sont axés sur les personnes laissées pour compte dans la riposte au VIH, notamment les personnes vivant avec le VIH Sida, les populations clés, les autochtones, les prisonniers, les migrants, les femmes, les filles, en particulier les adolescentes et les jeunes femmes.

Brice Ledoux Saramalet