Le ministre délégué en charge du Haut-Commissariat à la Jeunesse Pionnière Nationale (JPN)  et trois de ses collaborateurs sont arrêtés pour une histoire de détournement de fonds. Ceci suite au rapport de l’Inspection Générale d’Etat, après un premier rapport de la Haute Autorité chargée de la Bonne Gouvernance.

Le rapport de l’inspection générale d’Etat a été transféré au ministre de la justice avant toutes les actions qui se sont suivies. La Haute Autorité chargée de la Bonne gouvernance avait déjà clôturé son rapport qui a donné lieu au contrôle de gestion par l’inspection générale d’Etat.

Une vague d’arrestation a commencé à la JPN, après que le président de la République, Chef de l’Etat Faustin Archange Touadera s’est personnellement impliqué pour que la lumière soit faite sur ce dossier de détournement de Fonds, à la JPN, qui est un Haut-Commissariat rattaché directement à la Présidence de la République.

Le chef de l’Etat a fait de la lutte contre la corruption et de détournement de deniers publics l’un de ses chevaux de batail pour son second mandat. 

Des informations Oubangui Médias indiquent que les deux rapports  pointent les principaux responsables de détournement de plusieurs millions de FCA. Les faits ayant conduit à ces rapports et aux arrestations remontent à l’ancienne équipe sous la direction du ministre délégué d’Armel Sayo. Selon nos informations, le Directeur des Ressources dont les soupçons de 15  millions non justifiés pèsent sur lui, avait été le premier à saisir la Haute Autorité chargée de la Bonne Gouvernance et ensuite l’Inspection d’Etat pour que ces institutions diligentent une enquête à la JPN. Il aurait été muselé par le ministre Armel Sayo au profit d’un directeur délégué. Les signatures au nom de ce Directeur des Ressources  ont été modifiées par l’ancien ministre en charge de la JPN Armel Sayo. Ceci serait la raison de la saisine de ces institutions.

Plusieurs fonds détournés par l’ancienne et la nouvelle équipe

Les informations en notre possession indiquent que les fonds détournés, non justifiés ou  justifiés en retard proviennent de trois activités principales.

La première somme concerne la formation des jeunes dans le cadre du CVR. Il était prévu de fournir aux jeunes un permis de conduire après une formation appuyée par une organisation humanitaire. Les permis et toutes les formalités devraient couter 13 millions de FCFA. Le ministre aurait pris l’argent pour monter son réseau afin d’avoir des permis sans passer par une école auto retenue pour ce projet.  Les justifs n’ont pas été validés par les partenaires car le ministère des transports n’a pas fourni des justificatifs, le ministre se serait passé par une petite porte et non par la porte officielle pour disposer de ces permis.

Cette somme n’a pas permis au Directeur des Ressources de justifier les 13 millions.  Les deux autres millions qui pèsent sur le Directeur des Ressources remontent à la période du ministre Sayo. Un fonds d’une agence onusienne a été destiné pour une activité à Bambari. Les frais ont été déchargés par le directeur régional 4. Les justifs ont été saccagés dans son bureau lors d’un émeut avant que celui-ci ne reçoivent plus tard les pièces justificatifs demandées.

La plus grande somme dans cette affaire est liée aux frais d’alimentation des jeunes pionniers. Au moins 17 millions se sont envolés sous le ministre Armel Sayo. Bien que les centres ne reçoivent pas pour le moment des pionniers depuis la sortie de la dernière vague en 2019, ces frais continuent à être retirés de la caisse de l’Etat. De Armel Sayo à son successeur Isidore Ngrépé, les frais d’alimentation des pionniers ont fait la vache au lait au Haut-Commissariat chargé de la JPN.

Pendant toute l’époque Sayo, les enquêteurs estiment à 58 millions  le montant volatilisé, soit un peu plus de la moitié de la somme globale qui crée de tension judiciaire à nos jours.

Le troisième dossier concerne les fonds liés à la fabrication des masques artisanaux pour la lutte contre la Covid-19. Pendant le temps fort de la Covid-19, la JPN avait aussi gagné le marché de la confection des masques. La première tranche payée a servi effectivement au paiement des ouvriers et du personnel. Les autres versements, selon les informations d’Oubangui Médias n’ont pas profité à la JPN.

L’ensemble de ces frais qui font plus de 100 millions de FCFA, imputables à l’ancienne et à la nouvelle équipe sont aujourd’hui la cause principale d’arrestation du ministre délégué à la JPN et de trois de ses collaborateurs. Tous ont été transférés à la Maison Carcérale de Ngaragba et à la Prison pour Femme de Bimbo, en ce qui concerne la Cheffe de Service des Finances, à qui on accuse d’avoir bénéficiée illégalement de 17 millions de FCFA.

Fridolin Ngoulou