Chaque année autour du mois de février-mars, la rareté de l’eau se fait  sentir dans les contrées et les villes de Centrafrique. Ce phénomène récurrent et inquiétant influence la commune de Bimbo regroupant 20 quartiers. Cette commune est peuplée d’au moins  150 000 habitants pour quarante points d’approvisionnement en eau potable.

A longueur de la journée jusqu’au soir, des mouvements incessants d’aller et retour des chariots de fortune et des brouettes remplis des bidons jaunes en destination des forages et des bornes fontaines d’eau. Ce sont des femmes, des jeunes filles et garçons qui sont en quête de l’eau. Tous les moyens  sont possibles pour transporter l’eau.

Car, la pénurie d’eau a un impact majeur sur les ménages, à priori la santé et la nutrition des enfants. Dans les neuf arrondissements de la ville de Bangui y compris Bimbo et Bégoua, les points d’approvisionnement en eau, que ce soit les forages et autres bornes fontaines publiques sont toujours massés des gens, de longues files interminables à toute heure.

 « Trop de souffrance pour avoir de l’eau en cette période. Nous faisons appel aux autorités de jeter un regard sur  nous les habitants de Bimbo, la pompe de forage n’est pas en bon état. Si elle tombe en panne c’est encore plus compliqué pour nous les habitants de la localité. Et nous craignons le pire au mois de mars  », s’est plainte Estella retrouver au bord d’un forage.

Les principaux facteurs à l’origine de la pénurie d’eau dans la capitale Bangui et ses périphéries sont  notamment la baisse du lit de fleuve Oubangui, le pompage d’eau dans les citernes par plusieurs organisations, des problèmes techniques de la société nationale d’approvisionnement en eau, le changement climatique et l’augmentation de la population.

 « Là où nous sommes, le problème de l’eau est très grave. L’eau qui est distribuée ici aide beaucoup les ménages, car les gens viennent des quartiers environnants (Batalimon 3, Lada, Mbembe, Sambrolla…) pour chercher de l’eau. Les gens ne peuvent pas bien dormir, ils se réveillent à 3h ou 4h du matin à la recherche de l’eau potable. Moi qui suis à quelques mètres du borne fontaine, j’ai des bidons dans le rang mais ça sera à 18h que je vais avoir de l’eau », nous a confié Komonga Landry.

Pendant cette période difficile où l’eau est devenue une denrée rare, les transporteurs de chariots de fortune tirent profit. D’autres personnes se sont livrées au commerce des bidons d’eau aux ménages. Un bidon coûte 100 F CFA et ceci dépendra du trajet parcouru pour avoir de l’eau.

Selon le chef de groupe du groupement II de Bimbo centre dans le quartier Batalimon 3,  il y a un réel de problème d’approvisionnement en eau potable dans la zone en cette saison sèche mais aussi à cause de l’augmentation du nombre de la population.  «  C’est très difficile de satisfaire la population en eau, nous exprimons un besoin d’installation des forages supplémentaires pour pallier à cette difficulté dans notre localité » a-t-il exprimé Maboumogban Eloi Narcisse.

Sur financement du gouvernement et ses partenaires, l’exécution de plusieurs projets de construction des forages en Centrafrique pour réduire la crise de l’eau est en cours. Mais cela reste un problème loin d’être résolu totalement.

Face à cette situation, pour alléger les souffrances de la population le gouvernement et les partenaires doivent construire de nouvelles infrastructures, des stations de pompage d’eau tant à Bangui qu’à intérieur du pays en renforçant le système de distribution d’eau pour un meilleur accès mais aussi entretenir les équipements afin de prévenir la propagation des maladies hydriques. 

Même si cette année, le problème d’accès en eau potable a été réduit avec la construction des forages et le renforcement des équipements de la SODECA, l’accès à l’eau reste un parcours de combattant en saison sèche.

Assimby Komodou