Cette pratique qui est contraire aux mœurs, prend une proportion et cela inquiète les habitants de Bouar, une localité située à plus de 450 km de la ville de Bangui. Quelles en sont les causes et les conséquences ? Lors de notre passage dans cette ville où l’on trouve presque tous les bureaux locaux d’une vingtaine d’organisations internationales, nous nous sommes intéressés à ce sujet.

Située à mi-chemin entre la frontière centrafricano-camerounaise (Béloko) et Baoro, la ville de Bouar est très mouvementée à cause de son ambiance. On y trouve presque tous les articles, matelas, chaises en plastique, des ustensiles de cuisine, des postes radio et des bières du Cameroun, et ce à un bas prix. A côté de cela, la ville est inondée par des organismes internationaux, l’une des raisons de la montée en puissance de la prostitution dans cette localité, a indiqué un humanitaire qui n’a pas souhaité donner son identité.

L’endroit le plus connu des habitants de cette localité est le Snack-Bar, situé à l’extrême Nord et non loin de la gare routière en allant vers le quartier Haoussa. Ce Snack-bar ouvre ses portes à partir de 19h à l’aube. Ici, dès 20h, la salle est remplie par des femmes qui achètent deux ou trois bières pour attendre des partenaires.

Ornella (prénom d’emprunt), cette jeune demoiselle d’une trentaine d’années venue de Bangui et qui n’a pas souhaité s’exprimé à notre micro mais préfère nous partager les raisons qui lui ont poussé à exercer cette vieille activité.  « En effet, je suis mère de deux filles, mon mari m’a abandonné avec les enfants. Je me suis lancée dans le commerce mais compte tenu de la cherté de la vie, je n’ai pas pu. J’ai été contactée par l’une de mes sœurs comme quoi, je peux faire beaucoup d’argent en exerçant cette activité avec tous les risques bien-sûr», raconte-t-elle.

A la question combien ces dames gagnent chaque jour, elle répond : « De fois, si on tombe sur un bon partenaire celui-ci peut donner 50.000FCFA parfois 100.000FCFA mais c’est un peu rare », dit-elle.

Consciente des risques que cours ce métier, « Ornella » a déclaré qu’elle n’a pas d’autre solution que d’exercer ce métier, c’est l’unique voix qu’elle peut utiliser pour sortir de la misère.

La pauvreté, l’envi des gains facile, le suivisme…sont autant les causes de la prostitution à Bouar. Cette pratique déprave les mœurs et est susceptible de contribuer à la propagation des maladies sexuellement transmissibles.

Christian Stève SINGA