Les enjeux de l’offensive de l’Armée Centrafricaine et l’évolution géopolitique de la crise sont auscultés par le Centre Rhipto-Norvégien pour les Analyses Globales. L’accrochage entre les FACA leurs alliés Russes et Rwandais avec les groupes armés à la frontière Tchado-Centrafricaine continue d’être ausculté.

Dans ses études, le Centre Rhipto-Norvégien pour les Analyses Globales a souligné que la contre-offensive de l’Armée Centrafricaine avec l’appui Russes et Rwandais a permis « de prendre le contrôle des zones minières, de réduire l’influence tchadienne et de défier le nouveau gouvernement tchadien et l’influence française dans la région ».

Pays pourvu de sites aurifères et diamantifères, cette reconquête est aussi une aubaine pour Moscou et ses organismes opérant en Centrafrique de « s’autofinancer grâce à des contrats miniers, renforçant ainsi l’influence russe en RCA », a noté le Centre de Recherche.

Pareillement, « leur intention tactique est de prendre le contrôle des zones aurifères contrôlées par 3R et CPC, de perturber les chaînes de revenus de ces groupes et leur capacité à recruter et soutenir des combattants, les repoussant vers le Tchad ».

Pour les analystes, cet accrochage « sert aussi de signal direct au Tchad » qui est un soutien au 3R et « l’incident marque un défi au rôle du Tchad dans la région, avec des répercussions sur l’influence française et l’ensemble de l’opération antiterroriste au Sahel ». Egalement, il s’agit d’une opportunité pour le pouvoir de Bangui, du Rwanda et des Russes d’avoir « un accès important au blanchiment d’or centrafricain via la nouvelle raffinerie d’or d’Aldango au Rwanda (2019) ».

« Probable » réaction du Tchad :

Dans ce que nous qualifions de guerre par procuration, le Centre Rhipto-Norvégien pour les Analyses Globales a estimé que Tchad avancera ses pions face au dynamisme de la RCA et ses appuis Russes et Rwandais. Il a noté que « le Tchad intensifie son soutien à 3R et CPC, en utilisant l’élan pendant les migrations saisonnières de bétail ».

Il a ajouté que « le Tchad pourrait renforcer son soutien aux groupes rebelles également dans le corridor central, éventuellement avec le Soudan. Cela dépendra en fin de compte des relations d’Hemeti avec la Russie et de leur besoin de la base navale de Port Soudan ».

Aussi, réalisant être privés de tout financement, les groupes rebelles réagiront « en augmentant les attaques et le pillage des colons, des villes et des villages, ainsi que la taxation et l’extorsion de la population locale, y compris le pillage régulier ».

L’autre tactique d’enrichissement sera la tentative « de renforcer les liens avec les réseaux de blanchiment d’or avec le Cameroun, éventuellement au Darfour ». Cette scène semble vraie avec l’attaque des 3R sur véhicule de commerce à Besson et celui du convoi du Pasteur Koyamene par l’UPC entre Alidao et Bambari. Cette stratégie sera une aubaine pour le gouvernement pour « un contrôle accru » sur les mines dans l’ouest et le nord-ouest. L’autre bénéficiaire de ce jeu sera la mission onusienne qui très critiquée depuis ces derniers mois à Bangui. Acculés, les groupes rebelles se livreront aux pillages et les attaques contre des cibles faciles, à savoir les civils, « ce qui augmentera la nécessité pour la MINUSCA de maintenir une présence à plus long terme dans le pays en tant que conflit gelé », a conclu le Centre Rhipto-Norvégien pour les Analyses Globales.

Junior Max Endjigbongo