Lancé en aout 2022, le Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS), censé prendre fin le samedi 8 octobre 2022 a déjà validé quelques recommandations phares.
Ce dialogue, placé sous la « refondation du Tchad » statue sur des points culminants pour l’avenir de ce pays, après le décès brutal sur le front du Maréchal Idriss Déby Itno en 2021. Son fils, le Général d’Armées Mahamat Idriss Déby Itno en tête du pays depuis avril 2021 s’active pour un Tchad apaisé et refondé.
Les premières résolutions prolongent la durée de la transition de 24 mois à compter de la fin de l’actuel DNIS. Le Comité Militaire de Transition (CMT) devient le Conseil National de la Transition (CNT), en élargissant ses membres de 93 à 197. Les membres seront composés par des forces vives de la Nation. Le CNT sera toujours dirigé par le Président Mahamat Idriss Déby Itno.
Dans l’unanimité, les participants ont adopté la résolution selon laquelle, tout tchadien en général et les dirigeants de la Transition en particulier sont électeurs et éligibles dans les conditions prévues par la loi. Ce qui donne une carte blanche au président de transition de se présenter s’il juge nécessaire.
Ce dialogue qui se tient dans un climat serein malgré les contradictions a tablé sur des réformes profondes des institutions de la République. Un référendum sera convoqué pour voter la forme de l’Etat et la nouvelle Constitution. Cette Constitution, qui limitera d’ailleurs le mandat présidentiel à cinq ans renouvelable une fois tiendra compte des réformes institutionnelles et de l’organe en charge des élections que les tchadiens veulent transparentes. A côté du CENI en charge des élections, un cadre de concertation sera mis en place et renforcé pour des orientations politiques et la bonne préparation des élections.
En termes des réformes des institutions, les trois Chambres de la Cour Suprême seront éclatées en institutions autonomes, notamment le Conseil Constitutionnelle, la Cour des Comptes, la Haute Cour de la Justice. La Médiation autrefois dissoute est réhabilitée. La Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuelle ainsi que la Commission Nationale des Droits de l’Homme sont maintenues par le plénière.
Le Haut Conseil des chefs Traditionnels fait désormais partie des grandes institutions de la République, de même que la Cour de justice militaire qui est créée.
La plénière table encore la feuille de route de la transition, son calendrier ainsi que son mécanisme de suivi.
Cependant, certains participants comme des partenaires du Tchad et l’Union Africaine en particulier émettent des réserves en ce qui concerne l’éligibilité des membres de la transition. C’est ce qui pousse certains participants à entrevoir un risque des sanctions qui pourront jouer sur le Tchad au cas où les dirigeants de transitions brigueront la magistrature suprême de l’Etat.
Fridolin Ngoulou
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